la CIMR fait exactement ce qu'elle reprochait il y a quelques mois aux émetteurs : un déficit de communication
En 2015, lors d'une sortie médiatique pour le moins virulente, le Président de la CIMR, Khalid Cheddadi (photo) pointait du doigt le manque de communication des émetteurs et une certaine complicité des commissaires au comptes. Le Président de la caisse qui dispose de 45 Mds de dirhams sous gestion, déclarait qu'il n'a accès "qu'aux informations que le management veut bien lui donner" et d'ajouter concernant les C.A.C : "On regrette le manque de rigueur de certains auditeurs. L'on se demande comment certaines énormités peuvent passer inaperçues aux yeux des commissaires aux comptes". Force est de constater que la CIMR ne fait pas mieux.
Les indices
"On sait que le taux de remplacement moyen de la CIMR est plus faibles que les autres caisses selon les calculs du HCP effectués en 2012. Nous savons aussi que la revalorisation des pensions CIMR est plutôt inconsistante (0,4% en 2015 à comparer à celle du RCAR : 2,98% et 3% en 2016). Ce qui explique la perte vertigineuse du pouvoir d’achat des retraités CIMR", explique Salah-Eddine Benjelloun économiste chercheur, spécialiste de la protection sociale.
Par ailleurs, Benjelloun explique que "les perspectives d’équilibre financier du régime CIMR synthétisent une situation beaucoup plus contrastée dans le détail, particulièrement quand on analyse l'évolution future de certains indicateurs : Une dégradation accrue du rapport démographique (qui a décru de 4,2 actifs pour un retraité en 2000 à 2,4 en 2014) et un déficit technique structurel du régime sur deux décennies (Cour des comptes, 2013)". Autrement dit, "la soutenabilité financière du régime CIMR serait à la merci des marchés financiers et dépendrait étroitement des rendements financiers du portefeuille", explique Benjelloun.
Mais la CIMR ne publie plus son portefeuille de placements
Or, et c'est ce qui inquiète les observateurs, la CIMR ne publie plus, depuis 2012, les résultats de sa gestion financière, remettant en cause la transparence exemplaire qui a caractérisé la gestion financière du portefeuille CIMR depuis 1952. La caisse a en effet toujours publié des rapports annuels entre 1952 et 2011.