Paris dévissait de 3,25%, Londres de 2,34%, Francfort de 2,61% et Milan de 3,61% vers 11H40 GMT.
Les marchés américains se dirigeaient aussi vers une rechute à l'ouverture selon les contrats à terme, qui laissaient augurer des pertes entre -1,5% et -1,8%.
Pétrole au plus bas depuis décembre 2021, taux en forte baisse, dollar en hausse, vague de volatilité: les signes de grande fébrilité des investisseurs se lisaient sur tous les marchés.
L'action de Credit Suisse subissait sa pire journée ayant plongé jusqu'à plus de 22%, et touchant un nouveau point bas historique à 1,75 franc suisse. Le mouvement de panique a été déclenché après que son premier actionnaire, la Saudi National Bank, a expliqué via sa son président qu'il n'allait "absolument pas" soutenir la banque en montant davantage au capital, dans une interview à Bloomberg TV.
La Banque nationale saoudienne détient actuellement autour de 9,8% de Credit Suisse, juste en-dessous de l'important seuil de 10% au-delà duquel une autre réglementation s'applique. Mais Ammar al-Khudairy, de la Saudi National Bank, a dit qu'il y avait d'autres raisons que celles "réglementaires et statutaires".
Credit Suisse avait dû lever fin 2022 quatre milliards de francs suisses via une augmentation de capital qui avait permis l'entrée de la Saudi National Bank. Début mars, un actionnaire de longue date, Harris Associates, a jeté l'éponge.
Ailleurs en Europe, BNP Paribas chutait de 12,02%, Société Générale de 11,93%, Banco Sabadell de 8,82%, ING de 8,26%, Commerzbank de 11,57%, Deutsche Bank de 8,22%, Unicredit de 7,39%. Depuis le début de la semaine, presque toutes ces banques ont perdu plus de 10% de leur valeur en Bourse, et certaines plus de 15%.
Les mesures des autorités américaines et les assurances des gouvernements européens sur la solidité du système bancaire à la suite de la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) ont pu stabiliser un peu les marchés mardi. Mais " les craintes quant à la solidité du secteur" persistent et "l'ombre de l'effondrement de la SVB plane toujours", souligne Susannah Streeter, analyste d'Hargreaves Lansdown.
Le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz n'a pas exclu d'autres défaillances dans un entretien à l'AFP mercredi.
Signe d'une fuite des investisseurs vers des placements perçus comme plus sûrs, les taux d'emprunt des Etats chutaient. L'emprunt américain à 10 ans retombait à 3,52%, contre 3,69% la veille. Le taux à 2 ans, encore plus sensible, retournait sous les 4%.
Les taux obligataires ont énormément reculé depuis la fin de la semaine dernière, les investisseurs pensant que le choc bancaire allait pousser les banquiers centraux à plus de prudence dans leur hausse des taux. Et ce, même si l'inflation demeure à un niveau élevé, 6% en février aux Etats-Unis, selon l'indice CPI publié mardi.
Avant ces nouvelles, en Asie, Tokyo n'a pas réussi à rebondir (+0,03%). Shanghai (+0,55%) et Hong Kong (+1,52%) sont reparties, après l'annonce d'une reprise des ventes au détail en Chine.
Les investisseurs fuyaient tous les placements perçus comme plus risqués ou plus sensibles à la conjoncture économique.
Le baril de WTI a glissé sous les 70 dollars à son plus bas niveau depuis décembre 2021. Vers 11H00 GMT, il valait 70,34 dollars (-1,39%), en baisse de plus de 12% depuis lundi. Le baril de Brent de Mer du Nord valait 76,26 dollars (-1,54%) en baisse de 10% depuis lundi.
Le dollar profitait de son statut de valeur refuge pour remonter face aux autres monnaies. L'euro reculait de 1,11% à 1,0614 dollar et la livre de 0,74% à 1,2068 dollar vers 11H15 GMT.
Le bitcoin restait stable autour de 24.620 dollars et l'or se maintenait à 1.905,70 dollars l'once.