Bourse de Casablanca : Les indices viennent déeffacer toute trace du printemps arabe
C'est peut-être un hasard du calendrier, mais la symbolique est importante : A exactement une semaine du sixième anniversaire du départ de l'ex-président Ben Ali, de Tunisie, véritable point de départ du printemps arabe, la Bourse de Casablanca efface toute trace de cet évènement qui a pesé sur les actions pendant des années.
C'était le 14 janvier 2011 au soir. L'ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, n'arrivant pas à reprendre la main face à l'insurrection populaire, décida de fuir son pays après 23 ans de pouvoir sans partage, et se réfugia en Arabie saoudite. Une page d'histoire venait de se tourner dans une grande confusion aussi bien en Tunisie que dans le reste des pays arabes. Une vague de protestations vit alors le jour dans la région avec des conséquences qui se prolongent jusqu'à aujourd'hui en Syrie et au Yémen. Les attentats en Europe, Daech etc. sont aussi des réactions en chaîne produites par ce fameux printemps arabe.
Le capital a peur. Il n'aime pas l'incertitude et le doute. Il les fuit. On dit que le capital est liquide et préfère les pentes les plus faciles, les plus larges. Les obstacles le repoussent. Les investisseurs étrangers décident donc de quitter la région du Maghreb à l'époque, provoquant des séquelles financières plus ou moins importantes dans la région. Au Maroc, le mois de janvier 2011 représentait un pic pour l'indice Masi. Depuis, une dégringole infernale s'est mise en place, sans volumes, sans liquidités, alors que le marché sortait à peine de la crise mondiale de 2008 et venait de connaître des années 2009 et 2010 plutôt bien orientées dans l'ensemble.
Il a donc fallu attendre 6 ans, à une semaine près, pour voir l'indice remonter et effacer les traces de cette révolution arabe. Entre les plus bas d'août 2013 et le niveau actuel de l'indice ce 6 janvier 2017 à 14h40, la hausse est de 50%. La symbolique est grande.