EMISSION DU 12/31 - par bourse news

Bourse de Casablanca: le Masi a perdu 7,27% en 2020

Dans les esprits des opérateurs boursiers, l’année 2020 restera comme la plus violente et la plus imprévisible de l’histoire (récente?) de la Bourse de Casablanca. Plusieurs événements ont émaillé cette année atypique et pleine de surprises. Récapitulatif. 

 

 

Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire 2020. Un millésime qui aura vu les extrêmes et les records (bons et mauvais) se multiplier sur le marché actions. L’année a, en effet, démarré calmement à la Bourse de Casablanca. Une séquence habituelle marquée par les ajustements stratégiques, où les institutionnels et les OPCVM parient des valeurs jugées porteuses. Le Masi avait donc clôturé les deux premiers mois en hausse 0,73% (+2,96% sur le seul mois de janvier). Le consensus était haussier dans un contexte de taux bas et d'externalisation de la gestion financière des institutionnels vers les OPCVM, ce qui allait alimenter constamment le marché actions en flux.

 

Sauf que quelques semaines plus tard, tout a dégénéré sous le coup de la pandémie. 

 

Mars : le point de bascule

La vague épidémique qui distinguait le Maroc de loin, n’a pas tardé à rejoindre ses cotes : les premières contaminations ont été recensées, l’état d’urgence décrété et les frontières dans la foulée fermées. Le 6 mars, dans une séance aux airs de krach boursier, l’indice MASI a pris l’eau en lâchant 3,05%. 

Totalement privés de repères et de soutiens face à cette pandémie qui immobilisait l’économie nationale, les investisseurs n’ont eu d’autres choix que de capituler. La dégringolade s’est ainsi poursuivie. Le 12 mars, l’indice perdait 13%, le 18 plus de 26% depuis le début d’année. 

 

La casse a pourtant été contenue grâce à la décision de l'AMMC de réduire les seuils de variation des cours des instruments financiers de ±10% à ±4%. 

Le marché a par ailleurs trouvé un plancher, comme base de rebond, entre 8.980 et 9.000 points où les valorisations devenaient injustifiées.

 

 

Un Rebond (presque) aussi impressionnant que la chute

A partir de mai, la cote casablancaise a commencé à afficher quelques signes de reprise. Elle a été portée par la reprise partielle de l'activité économique du pays, le déconfinement graduel ainsi que la décision de Bank Al-Maghrib de réduire son taux directeur de 50 points de base à 1,5% et de libérer intégralement le compte de réserve au profit des banques. 

Notons qu’au lendemain de cette décision, le 17 juin, le marché avait terminé sur une hausse remarquable de 3,51% à 10.438,48 points.

 

Puis est venue la période estivale, avec son lot de lourdeurs, n’apportant aucun changement à la structure du marché. Le Masi est resté, durant cette période, scotché entre 10.100 et 10.300 points. Les séances estivales défilaient dans le plus grand calme en l'absence de nouvelles sur le front macro et microéconomique. Les «stop and go» de l'activité économique avec les nouvelles mesures restrictives locales ont provoqué quelques phases de volatilité sans pour autant peser sur le marché.

 

Ce n’est qu’en novembre que le marché a repris nettement de la hauteur. Poussé par l'annonce de plusieurs laboratoires internationaux d'une efficacité supérieure à 90% de leurs vaccins contre la Covid-19, le retour à la distribution des dividendes de la part du secteur bancaire, ainsi que par l'appréciation significative de la pondération du Maroc dans le MSCI FM à 13,4% contre 8,5% en août 2020, lui conférant plus de visibilité auprès des gérants de fonds internationaux.

 

En décembre, d’autres catalyseurs ont soutenu la dynamique du marché actions. Il s’agit d’une importante détente sur les taux après la levée remarquable du Maroc à l'international (3 milliards de dollars) et la reconnaissance des Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, décision qui a stimulé plusieurs secteurs, notamment les cycliques.

Dans ce mouvement de récupération aussi fort que la chute de mars, le MASI a gagné plus de 25% au 29 décembre.

 

La gestion collective a fait preuve de résilience

L’industrie de la gestion collective s’est globalement montrée résiliente durant la crise sanitaire, malgré un repli des performances dans les fonds «actions» et «diversifiés».

En pleine crise, les gestionnaires de fonds ont pu réaliser une collecte nette de près de 10 milliards de DH entre février et mai, alors que l’encours sous gestion a dépassé la barre symbolique des 500 milliards de DH.

 

Notons par la même occasion que des institutionnels, habituellement présents sur le marché actions, s’y sont investis pour la première fois en 2020 via des fonds dédiés. Ils ont notamment participé au rebond des actions pendant cette période. 

 

L’année 2020 a aussi connu le développement des OPCI. Les opérations de transfert d’actifs des banques vers des fonds immobiliers se sont succédées. Derniers exemples en date, ceux de BMCI et BCP. 

Grâce à ce mécanisme, ces banques ont allégé leur bilan, la pression sur leurs fonds propres et disposent de liquidités immédiates. Elles ont aussi engrangé des plus-values (permettant de sécuriser ou doper leurs résultats), d'autant qu'elles seront exonérées jusqu'en 2023. 

 

À fin septembre, l’encours net des actifs des OPCI est de 3,55 milliards de DH.

 

Des prévisions qui tombent à l’eau 

Pendant que la pandémie poursuivait son œuvre destructrice en alourdissant le bilan humain et en poussant les économies dans la récession, les analystes essayaient d’en chiffrer les impacts et de prévoir les scénarios économiques pour l’après-crise.

 

Reprise en «V», en «U», ou encore en «W», jamais les prévisions n'ont été aussi caduques qu'en 2020. Très peu d’analystes ont anticipé la brutalité de la crise. Même ceux qui l'ont fait, n'ont pas toujours converti leurs prévisions en performance.

 

Secteurs : les tops & les flops

Au chapitre des variations sectorielles, 7 secteurs des 24 représentés au marché casablancais affichent des performances positives (au 30 décembre 2020). L'indice des «Matériels, Logiciels & Services Informatiques» arrive en tête de liste avec une progression de 50,55%, dopé par HPS, Disway et Microdata qui avancent respectivement de 73%, 29,51% et 21,18%.

 

L'«Industrie pharmaceutique» occupe la seconde place des performances sectorielles avec 17,45%, grâce à Sothema (+23,38%), suivie des «Mines» qui profite de la bonne tenue de Managem (+34,59%) et sa filiale SMI (+23,53%).

Parmi les secteurs qui sortent gagnants de cette année, figurent également les «Distributeurs» (+9,83%), tirés par Label'Vie (+19,23%).

 

A l'opposé, le secteur de la «Participation et Promotions immobilières» accuse la plus forte baisse (-43,66%), suivi de «Loisirs et Hôtels» (-35,26%), «Sylviculture et Papier»  (-31,81%) et «Transport» (-20,13%).

L'indice des «Banques» affiche -15,55%, tandis que la baisse du secteur des «Télécommunications» est de 6,54%.

 

Y.S

 

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