EMISSION DU 02/05 - par bourse news

Banques marocaines : 2 nouveautés risquent de peser sur les résultats 2018

  • La norme IFRS 9 et la nouvelle classification des créances dans les comptes sociaux des banques sont 2 des principales nouveautés qui vont peser sur les résultats et les fonds propres des banques.  
  • Les professionnels s'attendent à une entrée en vigueur durant le premier semestre. 

 
Dans un entretien accordé à Finances News, Ahmed Rahhou, PDG de CIH Bank, explique les phénomènes qui vont toucher les fondamentaux du secteur bancaire à court et moyen terme. Pour lui, d'un point de vue chronologique, il y a d’abord la norme IFRS 9 qui concerne les comptes consolidés et qui pourrait entrer en vigueur durant le premier semestre 2018 : "elle exige de provisionner dès qu’un crédit est octroyé. Ainsi, même un dossier sain fera d’emblée l’objet d’une provision", explique Rahhou. La notation du client va jouer, puisque c’est elle qui conditionne le montant à provisionner en fonction de la qualité du portefeuille. Cela aura donc un impact sur les banques, notamment en termes de fonds propres. "Bank Al-Maghrib est justement en train d’étudier cet impact avec les établissements concernés", poursuit le banquier.


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La deuxième nouveauté concerne les classements des créances dans les comptes sociaux des banques. Selon Rahhou, La réglementation de la Banque centrale en la matière est en train de se durcir. Le secteur bancaire aura droit à des règles encore plus strictes que ce qui existe actuellement. Là aussi, cela risque d’avoir un impact, plus ou moins important, en 2018 sur les comptes des banques. "Ces deux nouveautés réglementaires cumulées auront des effets sur les résultats et sur leurs fonds propres. Il n’est donc pas exclu que les banques soient davantage sélectives, même si je crois personnellement que cela ne va pas bloquer l’investissement", conclut-il.

"Les banques perdent le dernier volet de leur monopole"

Ahmed Rahhou Signale aussi la mise en place d’une nouvelle réglementation relative aux sociétés de paiement. "Avec cette nouveauté, les banques perdent le dernier volet de leur monopole qui est celui de la collecte des dépôts et de la distribution des moyens de paiement généralisés, au profit d’autres émetteurs comme les opérateurs télécoms ou encore des entreprises de transfert de cash", indique-t-il. Car c’est en 2017 que les modalités pratiques d’un système de paiement par téléphone ont été mises en place. "C’est un projet qui va démarrer en 2018. Les premières expériences de transferts par le mobile de compte à compte verront le jour dans les prochaines semaines", lit-on dans l'entretien.

 

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