"En dépit de la nette accélération de l’inflation en avril à près de 6%, soit un plus haut depuis 1995, Bank Al-Maghrib maintient son soutien à la reprise de l’activité économique en 2022", explique AGR dans son dernier document "Research report fixed income" sur la deuxième réunion du Conseil de BAM de l'année 2022.
Et de souligner que l'activité économique est impactée par des facteurs à la fois endogènes et exogènes, "d’une part, l’envolée des prix alimentaires et énergétiques alimentée par les tensions géopolitiques en Europe et d’une autre part, la faible campagne agricole au Maroc après un record de plus de 100 MQx en 2021".
Au Maroc, la hausse de l’indice des prix à la consommation est justifiée essentiellement par les importations via les composantes alimentaire et logistique. Ces dernières représentent près des 2/3 du panier du ménage. "Ainsi, nous assistons à une inflation d’Offre plutôt qu’à une inflation de Demande voire même Monétaire, à l’instar de la Zone Euro ou des États-Unis", fait observer AGR.
Aujourd’hui, "la Banque centrale fait face à un réel dilemme entre sa mission de stabilité des prix et les enjeux de la relance économique post-choc Covid-19", relève AGR, notant qu'à cet effet deux principaux messages sont retenus.
Ainsi, Bank Al-Maghrib semble considérer le choc inflationniste actuel comme étant "conjoncturel". Si l’indice des prix à la consommation devrait culminer à 5,3% en 2022, les projections en 2023 plaident pour une normalisation autour des 2%, fait remarquer AGR.
Quant au deuxième message, la tendance de relèvement des taux directeurs à l’échelle internationale se généralise de plus en plus, souligne la même source, ajoutant que même les pays à ancrage monétaire fixe par rapport à l’Euro ont entamé un resserrement monétaire et ce, en anticipation du relèvement des taux de la Banque centrale européenne (BCE).