EMISSION DU 12/22 - par bourse news

Matières premières : Le rallye s’essouffle, pour les analystes de CDG Capital

Pour la Recherche actions de CDG Capital, les prix des matières premières devraient s'aplatir en 2018 après une année 2017 haussière.


 

L’année 2017 n’a pas été de tout repos dans le marché mondial des matières premières. Plusieurs bouleversements économiques et géopolitiques ont influencé la variation des cours : Trump, l’appétit grandissante des marchés asiatiques émergents et les décisions prises au niveau des groupements des principaux producteurs, en sont des exemples. Dans une note récente, les analystes de CDG Capital Research décortiquent les tendances sur les matières premières et leurs impacts sur des secteurs comme les mines et la sidérurgie. Tour d'horizon.

 

2017 : Dollar sous pression, équilibre sur le pétrole et restructuration industrielle en Chine

Pour les analystes, les niveaux de croissance enregistrés en Chine et la restructuration des industries lourdes – à cause des réglementations environnementales - ont participé à l'euphorie sur les marchés des métaux de base, alors que le cours des métaux précieux n’a que légèrement progressé en raison d’un dollar sous pression. En effet, au cours de l'année 2017, les projections sur l’économie américaines ont été revues à la baisse, entraînant une dépréciation du billet vert. Par ailleurs, l'équilibre était le thème dominant du marché pétrolier en 2017. Les partenaires de l'OPEP / non-OPEP ont en effet réussi à réduire leur production de pétrole de près de 1,0 million de barils par jour à fin novembre 2017, entrainant ainsi le cours à la hausse. “Rappelons aussi que les tensions géopolitiques au Moyen Orient et les attentes concernant la prolongation de l’accord des pays de l’OPEP ont favorisé le maintien du rythme de croissance du cours de pétrole durant l’année2017”, annoncent les analystes.

 

Les déterminants de 2018

“Pour 2018, les États-Unis, la Chine et les pays de l'OPEP continueront d’influencer fortement le marché des matières premières”, explique-t-on dans la note. L'OPEP devrait maintenir sa stratégie de contrôle des niveaux de production, etl’appétit de l'économie chinoise serait certainement au rendez-vous. Dans cette configuration, le marché des métaux et du pétrole devraient profiter de cette dynamique. Toutefois, les cours des métaux précieux resteront sous pression, principalement en raison de la hausse des rendements du Trésor américain, d’un dollar plus faible et l’aversion au risque des investisseurs.

 

L’Or entre le marteau et l’enclume
En dépit de la hausse des taux de la Fed, le cours moyen de l’Or a enregistré une légère hausse de 0,7% (y-o-y). L'impact de la hausse des rendements réels américains sur le cours de l'or a été atténué par la faiblesse du dollar. Selon le consensus Bloomberg, le prix moyen de l’or est estimé à 1265,0$/ozen 2018, soit une quasi-stabilité (+0,5%) par rapport à 2017. La pression sur le cours du métal jaune provenant de la hausse des taux de la Fed devrait être compensée par un dollar plus faible et l’aversion au risque des investisseurs.

 

Des Impacts négatifs mais à nuancer sur les mines et la sidérurgie

Après la forte augmentation des cours des métaux en 2017, l’année 2018 devrait connaitre une consolidation de la croissance. Que ce soit pour les métaux de base ou les métaux précieux, 2018 devrait être une année de stabilisation des prix selon le consensus de Bloomberg.

Pour les analystes de CDG Capital, “Cette situation impliquerait un impact très limité pour le secteur minier marocain. En effet, les entreprises minières exportatrices, en l’occurrence MANAGEM, SMI et CMT devrait connaître une légère croissance du chiffre d’affaires relatif à la légère hausse des prix des métaux, à moins que les volumes vendus ne viennent contrecarrer cette légère progression des cours”.

Concernant la sidérurgie, la baisse des importations d'acier en provenance de Chine devrait contribuer à faire progresser la part de marché des acteurs marocains sur le marché intérieur, concluent les analystes. Pour eux, la légère baisse anticipée des cours de l’Acier (-1,3%) en chine devrait avoir un impact très limité sur les prix de vente moyen au Maroc. “Ainsi la croissance du CA des sidérurgistes marocains dépendrait essentiellement de la consommation nationale d’acier, qui est à son tour tributaire de la situation économique des secteurs débouchés, à savoir l’infrastructure et l’immobilier”, lit-on dans la note. Par ailleurs, les prix de la ferraille devraient être soutenus par les restrictions de production en hiver et l’augmentation des capacités des FAE (consommant principalement de la ferraille). “Ceci pourrait se traduire par une pression sur les marges des sidérurgistes marocains puisque la ferraille représente le principal coût de production d’acier, soit en moyenne 70% des coûts relatant à l’aciérie”.

Source : CDG Capital. *Le cours du pétrole correspond à la moyenne des prix du WTI, Brent et Dubai Fateh.

 

 

 

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