EMISSION DU 11/21 - par bourse news

L'appel du pied d'Al Omrane au marché des capitaux

Première sortie réussie sur le marché obligataire avec une demande représentant plus de 8 fois l'offre. 

Le Groupe est passé par longue une phase de réformes dont l’aboutissement est la sortie sur le marché des capitaux, où il souhaite se positionner en tant qu’émetteur régulier.

La Holding remplit aujourd’hui les critères d’établissements publics privatisables.

 

Premier appel réussit avec brio pour le Groupe Al Omrane sur le marché financier local. L’emprunt obligataire lancé par le promoteur public s’est bouclé par un taux de souscription de 820% ! Cette première sortie sur le marché des capitaux, n’est que l’aboutissement d’un long travail de restructuration et de modernisation opéré par le Groupe après sa fusion en 2007.

« Entre 2011-2015, Al Omrane s’est engagé dans de profondes réformes managériales pour la modernisation de sa gestion ainsi le développement et la mutualisation de l’expertise métier », explique Badre Kanouni, Président du Groupe dans un discours orienté marchés. Ces réformes incluaient aussi des ajustements au niveau de la stratégie financière du Groupe, qui a avait, dès 2014, intégré un service de Cash Pooling bancaire, lui permettant de maitriser la gestion de ces flux financiers issus de ces différentes filiales.

Parallèlement, « le Groupe a travaillé depuis la même date au renforcement de la transparence et à la consolidation des principes de bonne gouvernance qui ont été d’ailleurs érigés en priorités par le gouvernement ». Preuve à l’appui : le Groupe dispose aujourd’hui d’un comité d’audit, d’un comité de direction et d’un autre exécutif, qui se réunissent sur une fréquence bimensuelle, à en croire Badre Kanouni.

Ballon d’essai

Ce n’est donc pas une surprise si le papier de dette Al Omrane a été autant recherché par les investisseurs. La holding ne compte d’ailleurs pas s’arrêter en si bon chemin et souhaite récidiver sur le marché. Le management l’affirme clairement, « nous souhaitons nous positionner en tant qu’émetteur régulier sur le marché obligataire. Il était plus facile pour nous d’aller vers les banques, mais on s’est fixé un défi plus grands, en allant vers le marché financier. Et nous ambitionnons maintenir voire même développer cela ». « Nous avons senti en 2016 la maturité nécessaire d’aller affronter le marché financier, nous avons dès lors préparé le terrain pour que l’on puisse le faire dans de bonnes conditions » abonde dans le même sens le DAF du Groupe.

L’on comprend donc qu’Al Omrane fait un appel du pied aux marchés. Cette sortie, perçue comme un ballon d’essai réussi sur le marché local, permettrait à l’opérateur d’en préparer d’autres et peut-être de sortir du giron de l’Etat. Car oui, l’entreprise remplit aujourd’hui les critères d’une entreprise privatisable. D’abord, c’est une entreprise mature qui évolue dans un secteur mature. Elle a 11 ans d’existence certes, mais « 40 ans d’expérience et d’expertise », comme l’a souligné Kanouni. Puis, elle a déjà le statut d’une société anonyme et présente une situation financière saine et pérenne, un minimum de rentabilité et un certain potentiel de croissance. « La demande n’est pas tarie, on a encore 5 ou 6 millions de Marocains qui arriveront en ville dans les prochaines années », estime le Président. On notera cela dit un taux de margne nette bien plus faible que ce que l'on retrouve dans le privé avec des bénéfices inférieurs à 300 MDH pour plus de 5 Mds de dirhams de Chiffre d'affaires. Le groupe a en outre une réserve foncière importante mais concentrée dans des zones non stratégiques commercialement .

Quoiqu’il en soit, la Holding se présente comme un sérieux candidat pour éventuelle privatisation, bien que le management, questionné à ce sujet, écarte cette option, mais dit toutefois remplir tous les critères techniques des établissements publics privatisables.

Mise au point 

La cheville ouvrière de l’Etat dans le domaine de l’habitat nie toute forme de concurrence directe ou indirecte avec le secteur privé.  « Al Omrane a été très critiquée en disant qu’elle entre en concurrence frontale avec les promoteurs privés, ce qui est complétement erroné » tire au clair, Kanouni, expliquant que son Groupe n’est que l’instrument de l’Etat pour la mise en œuvre des politiques publiques dans un domaine aussi déterminant pour le Maroc que celui de l’habitat.

Il affirme aussi que le logement social n’est pas leur priorité « Nous cherchons à ce que les projets de logements sociaux soient au maximum faits par les promoteurs privés, et là où il y a un manque ou un besoin nous intervenons, surtout dans les petites villes, les moyennes villes et beaucoup moins dans les grandes. Seul 19% de nos logements sont destinés aux classes moyennes », indique-t-on.

A quoi servira le produit d’émission des Green & Social Bonds ?

Le Groupe, en tant qu’opérateur-aménageur public historique au Maroc entame une nouvelle vision stratégique à forte dimension écologique, dont l’enveloppe budgétaire est portée à 31 milliards de DH à l’horizon 2022 dont 5,7 Mds sont prévus pour l’année 2018.

Le produit de cette émission d’obligations durables (500 MDH) servira à refinancer des projets à impact social (projets sociaux d’accès au logement et aux services essentiels) et des projets à impact environnemental (projets environnementaux démonstrateurs d’efficacité énergétique).

Sur la partie énergétique, l’entreprise refinancera 4 projets démonstrateurs : Le siège social de Charafat, un projet à Hajeb dans la région Fès-Meknes, un autre à Tamensourt et finalement un projet « Ouroud » à Oujda. Les projets à impact social sont au nombre de quatre : 3 à Casablanca (projet Al Hamd, Al Fadl et Marwa) et 1 à Marrakech (Ain Slim). Ces derniers, permettront le relogement ou le recasement de 33.000 ménages.

Pour rappel, le groupe a levé 1 milliard de DH sur le marché obligataire dont 500 MDH de type social et Green Bond. L’opération sera clôturée le 23 novembre avec le règlement-livraison qui est prévu en séance tenante.

 

 

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