EMISSION DU 10/25 - par bourse news

Gestion d'actifs : Plaidoyer pour de nouvelles approches

Photo De gauche à droite : Tawfiki, Directeur général de CDG Capital et Ouafae Mriouah, DGA de CDG Capital et Directrice générale de CDG Capital Gestion. S.Z Boursenews

 


CDG Capital et sa filiale de gestion d'actifs CDG Capital Gestion ont organisé la deuxième édition de l'Investment Management Forum  à Casablanca. Pour cette année, les intervenants ont discuté des opportunités offertes par la gestion active et la gestion passive de portefeuilles. 




*La gestion passive plus adaptée aux marchés efficients 
*Au Maroc, les styles de gestion sont différenciés tactiquement mais fondamentalement similaires, se rapprochant plus d'une gestion active par contrainte
*Des pistes pour faire évoluer le métier.


Avec plus de 410 Mds de dirhams d'actifs sous gestion, l'industrie de la gestion d'actifs représente 40% du PIB au Maroc, un ratio des plus élevés de la région. Mais les Asssets Managers se heurtent à un marché des capitaux peu profond sur certains de ses segments, comme le marché actions par exemple, et à des benchmark pas toujours pertinents. Ceci empêche la mise en place de stratégies complètement passives de réplication parfaite des indices. Contraignant ? Pas vraiment car il est possible, et même souhaitable, de mettre à profit les inefficiences du marché et faire de la surperformance. 

Une question d'Alpha 
"Pour la Gestion d’actifs, le statu quo n’est jamais une option", dixit Hamid Tawfiki, Directeur général de CDG Capital. Pour lui, les sociétés de gestion d’actifs, étant des intermédiaires entre les assets owners et les marchés, sont condamnés à évoluer et innover pour survivre. Il recommande, en parlant de la clientèle institutionnelle, d'agir «avec eux» plutôt que «pour eux».

Il faut dire qu'à l’international, la percée de la gestion dite «passive» a été une bonne nouvelle pour les investisseurs, car elle a également contribué à faire baisser les frais de gestion. Elle a imposé aux gérants actifs, qui ne répliquent pas simplement des indices mais font des choix de conviction, de démontrer que les tarifs qu’ils pratiquent sont justifiés, pas uniquement au regard de la performance délivrée, mais également au regard d’autres critères, tels que le bon alignement de leurs intérêts avec ceux de leurs clients.

Mais pour pouvoir implanter des stratégies passives, le marché doit s'y prêter, aussi bien en termes de profondeur que d'efficience. C'est d'ailleurs pour cette raison que ce type de gestion a été industrialisé sur certains marchés avec les ETF notamment (des supports de placement qui répliquent complètement des indices).  Auparavant, la génération d’alpha, c'est-à-dire une surperformance par rapport à la moyenne du marché, consistait à produire des performances indépendantes de l’indice de référence. Aujourd'hui, on y rajoute des indicateurs de qualité et des facteurs de risque. 

Au Maroc, une gestion nécessairement active
Au Maroc, l'on compte 432 véhicules d'OPCVM répartis sur les différentes classes d’actifs. Ouafae Mriouah, DGA de CDG Capital et Directrice générale  de CDG Capital Gestion indique "une forte corrélation entre la disparité des performances des gérants et l’ampleur de la variation du marché obligataire et une très faible différenciation entre gestionnaires dans un contexte de stabilité des taux". Par contre, sur le marché actions, "il existerait une corrélation évidente mais moins prononcée entre disparité des performances et variation du marché expliquée plus par une divergence des paris tactiques que des orientations stratégiques fondamentales". En d'autres termes, les gérants ont tendance à rester sur des allocations rapprochées, sans doute par manque d'alternatives de placements. Rachid Elachhab, DGA de CDG Capital gestion en charge de la gestion, explique à son tour que le marché actions marocain se prête par construction à de la gestion active, étant données les difficultés de réplication. 

Des pistes pour le secteur 
Pour Ouafae Mriouah, au delà de la distinction entre gestion active et passive, le développement du secteur passe par la combinaison intelligente des deux styles de gestion où les gestionnaires sont attendus sur l’innovation utile. Pour elle, "faire grandir le marché de la gestion d’actifs est l’affaire de toutes les parties prenantes". Elle propose la mise en place des ETF sur le marché des Bons du Trésor qui serait déjà mûr pour de la gestion passive et benchmarkée, ainsi que de soutenir le prêt emprunt de titres pour avoir de la liquidité sur les marchés, étant donné que le manque de liquidité́ et la faible diversification de profils des acteurs financiers nuit à la crédibilité́ de la structure de prix et du marché́ dans son ensemble. 

Ce forum a connu la participation d'experts mondiaux en la matière, comme Thierry Roncalli, Responsable de la Recherche Quantitative chez Amundi Asset Management. Fervent défenseur de la gestion passive, estimant qu'il est incapable de battre le marché à horizon court, il reconnait néanmoins le caractère systèmique de la gestion passive, où tous les acteurs font la même chose au même moment, provoquant des krash ou des mini-krash sur les marchés ETF notamment. Un autre point négatif est que la gestion passive peut faire subir, passivement, les périodes de baisse aux investisseurs. 

Yann Neto, directeur commercial chez Allianz global investors, a pour sa part fait un plaidoyer en faveur de la gestion active qui délivre de l'alpha financier mais aussi de l'extra-financier, comme le service client, le Conseil et la Recherche. Pour lui, il est possible de faire des économies et rendre la gestion active moins coûteuse et plus compétitive dans certains cas.

Quant à Bousoukaya Nasr, Directrice financière et CIO Fonds de réserve pour les retraites (FRR), elle a apporté un témoignage réel sur ce qui se fait en Europe. Du haut de ses 32 Mds d'euros d'actifs sous gestion, elle plaide pour une gestion dynamique, combinant toutes les approches, du moment que cela délivre de la performance et de la diversification à moindre coût. 

 

CDG

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