Les rares particuliers qui sont encore devant leurs écrans peuvent se poser la question. Faut-il liquider son portefeuille avant d'aller en vacances, au risque de perdre quelques dirhams en cas de rallye d'été, ou alors rester en position et consulter régulièrement le marché sous peine d'emmener avec soi le stress du suivi des cours pendant la période de relâche. Les professionnels de marché ont plutôt un avis médian sur la question. Explications avec Zineb Bellafkih, analyste financier chez Valoris Securities, qui intervenait récemment dans l'émission l'Hebdo des marchés.
A voir : L'Hebdo des marchés : l'été débarque en Bourse
Selon l'analyste de la société de Bourse, l'histoire a montré que le célèbre adage "Sell in may and go away" a souvent fonctionné et qu'il a souvent été plus opportun d'être allégé pendant cette période en ce qui concerne les investisseurs particuliers. "Cette stratégie a souvent marché au Maroc comme sur d'autres places financières. Cela dit, ce n'est pas une règle absolue. A titre d'exemple, sur les trois dernières années, le Masi était baissier pendant la période estivale en 2012 et 2013 mais il a pris 6% pendant l'été 2014. Par contre, les volumes sont souvent faibles pendant cette période", explique Zineb Bellafkih. En revanche, l'analyste estime que cette période est bien propice aux arbitrages pour ceux qui savent se projeter. "L'été précède la période des publications semestrielles et les professionnels commencent à se positionner pour anticiper les annonces des entreprises. Des fois, cela se traduit par des mouvements importants sur les valeurs, qu'un particulier peut détecter et mettre à profit", ajoute-elle.
éviter l'emportement
"Si j'ai un conseil à donner aux investisseurs, c'est d'éviter des positions spéculatives trop agressives s'ils ne sont pas dans leurs conditions habituelles de gestion. Généralement en vacances, les investisseurs n'ont pas un accès détaillé aux données de marchés et sont moins joignables par leurs courtiers. Cela peut engendrer des moins-values bêtement", dit-elle. Et d'ajouter que "rester joignable par mail ou par téléphone par son broker qui, lui, reste en contact permanent avec le marché, est plus sage".
Cette année encore, le marché a baissé en mai et en juin après une baisse pendant le mois d'avril. Le mois de ramadan n'a pas permis d'enregistrer des excès à la hausse ou à la baisse, c'était le calme plat avec même un retour momentané des acheteurs pendant la dernière semaine du mois sacré. Que risque-t-il de se passer pendant le mois d'août ? Les différentes publications récentes des sociétés de Bourse semblent optimistes, car un gap s'est créé récemment entre la situation des fondamentaux économiques de plus en plus au vert et la baisse du marché actions qui reflétait pour sa part beaucoup plus la déception du marché après la baisse des résultats annuels des entreprises. Mais attention, si ce rebond porté par les fondamentaux macroéconomiques se poursuit, il risque de se heurter à nouveau à des résultats décevants. Rappelez-vous, les entreprises avaient réalisé des bénéfices très importants lors du premier semestre de 2014 tirés par les banques, les cimentiers et Maroc Telecom, ce qui avait justement justifié un rallye de fin d'année. Cette année, ces entreprises et leurs management bénéficient donc d'un effet de base défavorable. Qu'en sera-t-il vraiment ? Réponse dans quelques semaines.