Disposer d'un indice boursier Sharia Compliant n'est plus du tout un luxe pour la Bourse de Casablanca. Avec l'entrée en vigueur des banques participatives et des assurances Takaful, les gestionnaires de fonds seront dans l'obligation de trouver des moyens compatibles avec la Charia pour placer leurs excédents de trésorerie. Dans l'état actuel des choses, la Loi bancaire met à leur disposition deux types d'outils : Les sukuk et les actions compatibles.
Pour les Sukuk, le marché est complètement dépourvu de références et il est nécessaire que l'Etat face le premier pas. Cela aura comme conséquences de donner une référence monétaire aux investisseurs qui agissent dans le circuit bancaire participatif fermé d'une part, et d'autre part, de permettre aux gérants de placer leurs liquidités, notamment dans le cadre de l'assurance Takaful.
Quant aux actions Sharia Compliant, le Conseil des Oulémas devra fixer les critères d'éligibilité pour faire partie de l'indice boursier Sharia Compliant, nous explique Said Amaghdir, Président de L’Association marocaine pour les professionnels de la finance participative -Sharia Compliant- (AMFP). "La démarche est ouverte. En Malaisie par exemple, les Oulèmas ont arrêté un seul critère qu'est le secteur d'activité. Si le secteur ne présente pas de vices, les actions qui le composent sont éligibles. Cela s'est traduit par l'éligibilité de plus de 700 entreprises cotées. Mais au Maroc les critères seront un peu plus poussés. On parle d'un Gearing (ratio dettes/fonds propres) qui ne doit pas dépasser un certain seuil et une part des intérêts financiers extrêmement réduite dans les revenus de ces entreprises. D'autres critères peuvent être rajoutés avec le temps". Mais pour ce professionnel, il est inutile de compliquer les procédures pour ne pas se retrouver avec un projet mort-né.