EMISSION DU 10/06 - par bourse news

Blé dur : ces nouveaux marchés que le Maroc doit découvrir

BMCE Capital a organisé récemment à Casablanca une conférence autour de la problématique récurrente des importations de matières premières agricoles, et particulièrement celles du blé. De nouvelles pistes géographiques mais également des modes de couverture des risques ont été exposés.

 

«C’est une bonne année agricole pour le Maroc, et pourtant, nous demeurons un pays importateur de blé comme chaque année», a indiqué d’emblée Abdelmalek Benabdeljalil, Directeur de BMCE Capital Markets, en ouverture de cette conférence.

En effet, l’augmentation du cumul pluviométrique a bel et bien gâté la production céréalière marocaine, qui s’est élevée à 115 millions de quintaux. Cela a permis au Maroc de voir ses exportations céréalières augmenter de 50% et, par conséquent, ses importations diminuer, passant de 4,1 millions de quintaux, l’année précédente, à 2,7 millions cette année. Outre la campagne agricole favorable, la baisse des prix a eu un impact positif sur le prix des importations.

Mais cela n'empêche pas les prix de rester volatils, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, le Canada est le faiseur du marché mondial. Les prix évoluent en fonction de la production locale, qui elle, dépend des conditions météorologiques locales. Le Canada représente 50% de la production mondiale.

Ensuite, ce marché manque énormément de transparence en termes de statistiques sur l'offre et la demande. Ces statistiques évoluent continuellement au cours de la même saison ce qui influence l'évolution des cours. Des cours qui  sont d'ailleurs dirigés par les producteurs en l'absence de spéculation financière sur cette matière première.

Le blé de la zone mer noire : une alternative pour le Maroc

Les conférenciers ont présenté aux importateurs marocains une alternative efficace au blé d'Amérique du Nord. Il s'agit du blé en provenance des pays de la mer noire, comme la Roumanie. Le fret est plus accessible, les rendements deviennent meilleures et la production se stabilise grâce à la technologie.

Une stratégie de diversification, encore une fois, rappelons-le, en l'absence d'outils de couverture directs, serait de varier la provenance et les qualités pour assurer aux industriels marocains un approvisionnement lissé, sans trop de variations sur les prix.

Cette alternative doit être prise au sérieux par les importateurs marocains. Aujourd'hui, cette matière première est sur des plus bas, emportée par le cycle baissier sur les matières premières. Mais l'ensemble des experts présents à cette conférence sont unanimes. Les stocks sont de moins en moins étoffés, et il suffirait d'une saison moyenne pour relancer les prix, autant s'adapter dès maintenant.

 
 

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