"Des coûts de financement plus élevés et des politiques budgétaires moins prudentes pourraient raviver les inquiétudes quant à la viabilité de la dette souveraine, en particulier dans les pays où les niveaux d'endettement sont déjà élevés", a averti Luis de Guindos, vice-président de la BCE, dans un discours prononcé à Francfort.
Entre 2010 et 2012, l'Europe a été confrontée à une crise de la dette, partie de Grèce, surendettée et incapable de se refinancer sur les marchés, avant de se propager à d'autres pays. L'épisode avait fait craindre un risque d'implosion de la zone euro.
Dans la période actuelle toutefois, les "spreads" sur les marchés des obligations d'État - écarts de rendement entre l'emprunt allemand, qui fait référence, et ceux d'autres pays en zone euro - sont "restés contenus", a relevé le banquier central.
Les taux directeurs de la BCE sont aujourd'hui au plus haut, avec le principal d'entre eux à 4%, pour juguler l'inflation trop élevée, dans le sillage de la flambée des prix de l'énergie.
M. de Guindos a réaffirmé lundi que la BCE maintiendra ses taux élevés "pendant suffisamment longtemps" de façon à "contribuer substantiellement" à atteindre un objectif de 2% environ d'inflation.
Dans le même temps, la politique budgétaire en zone euro devrait viser à rendre l'économie "plus productive et à réduire progressivement la dette publique élevée", a-t-il ajouté.