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Royaume-Uni : Inflation au-dessus des attentes en juin

Cette augmentation s'explique notamment par les "prix des carburants, qui n'ont que légèrement diminué, alors qu'ils avaient baissé beaucoup plus fortement à la même époque l'année dernière", explique Richard Heys, chef économiste par intérim à l'ONS.

Mais selon Lindsay James, analyste chez Quilter, la forte hausse des cotisations patronales, décidée par le gouvernement travailliste et entrée en vigueur en avril, joue également un rôle important dans la montée des prix.

L'inflation "ne montre aucun signe de retour rapide à l'objectif de 2 %" de la Banque d'Angleterre (BoE), ce qui "accroît la pression sur le gouvernement pour qu'il trouve des solutions en matière de croissance", ajoute-t-elle.

La ministre britannique des Finances, Rachel Reeves, qui peine depuis son arrivée à faire redécoller l'activité, a reconnu mercredi dans un communiqué qu'il restait "encore beaucoup à faire".

"Je sais que les travailleurs continuent de lutter face au coût de la vie", a dit la Chancelière de l'Echiquier, son titre officiel, sous pression pour équilibrer les comptes du Royaume-Uni et qui pourrait devoir annoncer de nouvelles hausses d'impôts dans les prochains mois.

Ce niveau d'inflation --le plus élevé depuis janvier 2024-- s'ajoute "à une liste croissante de signaux indiquant une reprise fragile", estime Richard Flax, analyste chez Moneyfarm, qui cite les "signes précoces d'essoufflement" du marché du travail, ainsi que la contraction de l'économie britannique en mai (-0,1%).

"La BoE se trouve donc dans une situation délicate", résume-t-il.

La Banque d'Angleterre, qui a déjà procédé à quatre coupes d'un quart de point depuis août 2024, avait sans surprise maintenu son taux directeur à 4,25% lors de sa dernière réunion de juin, insistant sur les incertitudes géopolitiques et économiques mondiales.

"La publication de l'inflation aujourd'hui ne devrait pas (la) dissuader" de réduire son taux à 4 % en août "afin de contrer les risques importants de baisse de la croissance", estime Raj Badiani, économiste chez S&P Global.

Mais une telle réduction pourrait aussi "mettre mal à l'aise certains membres du comité de politique monétaire", ajoute-t-il.

Sur une base mensuelle, l'IPC a augmenté de 0,3 %, contre 0,2 % en mai. L'inflation sous-jacente s'est également accélérée, le taux annuel atteignant 3,7 % et le taux mensuel 0,4 %.

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