Vendredi 20 Novembre 2020

Les dividendes des banques signent leur grand retour

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  En mai dernier, Bank Al-Maghrib a appelé les établissements de crédit à suspendre, jusqu’à nouvel ordre, toute distribution de dividendes au titre de l’exercice 2019 et de privilégier le financement de l'économie et la préservation des fonds propres. Mais les grandes banques ont trouvé le moyen de concilier ces différentes contraintes alors que Bank Al-Maghrib n'a toujours pas modifié sa position sur le sujet. 
 

Les actionnaires d'Attijariwafa bank ont démarré cette journée de vendredi sur une bonne nouvelle. La banque leur propose de valider un dividende exceptionnel de 13,5 DH par action, dont la moitié peut être convertie en actions, et donc potentiellement rester dans les fonds propres de la banque et ne pas avoir d'impact sur son cash.
Une offre que le marché a saluée, puisque le titre gagnait plus de 3% dans les premiers échanges, provoquant une hausse de plus de 0,88% pour l'indice Masi. 


Les investisseurs y voient un signal positif de la part de la banque, qui semble disposer de plus de visibilité sur l'évolution de son portefeuille, sa charge de risque liée aux défauts de paiement attendus des entreprises et des ménages et donc sa capacité à enjamber la crise. Ceci, tout en respectant vraisemblablement la recommandation de la Banque centrale en matière de dividende, puisque cette stratégie permet aux minoritaires d'empocher le dividende et aux banques de renforcer leurs fonds propres, grâce à la conversion du dividende des actionnaires de référence et ainsi limiter les impacts sur la trésorerie. 



Atiijariwafa bank n'est pas le premier établissement de crédit à proposer une partie de son dividende en action. Bank Of Africa, qui avait programmé l'opération depuis 2 ans, ou encore sa filiale Salafin ont choisi cette option. 


Récemment, le Groupe BCP a lui aussi décidé de distribuer un dividende exceptionnel de 8 DH/action en partie en actions, et ce pour répondre à la recommandation de Bank Al-Maghrib en matière de dividendes, puisque le schéma retenu lui permettrait de réinjecter au minimum 80% du dividende dans ses fonds propres, grâce à deux facteurs. Premièrement, la participation croisée entre la BCP et les BPR (51,62% du capital à fin 2019) neutralisant de fait le dividende versé aux BPR dans les comptes consolidés et, deuxièmement, la conversion prévue d'une partie des dividendes en parts sociales BPR.



A qui le tour ?
Le marché est désormais attentif à la réaction d'autres banques comme BMCI, laquelle a habitué les investisseurs à un rendement supérieur à la moyenne du secteur et qui dispose d'une marge de solvabilité confortable. 
Il ne serait pas étonnant de voir la filiale de BNP Paribas s'inscrire dans la tendance et opter à son tour pour une modification du mode de paiement afin de privilégier le paiement en actions (du moins en partie) pour un éventuel dividende exceptionnel, d'autant plus qu'elle prévoyait déjà de distribuer un dividende exceptionnel avant de se rétracter suite à la recommandation de Bank Al-Maghrib. 

 

A.H

 

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