Le besoin de financement brut du Trésor d'ici la fin de l’année 2022 devrait s’établir à plus de 100 milliards de dirhams (MMDH), selon les estimations d'Attijari Global Research (AGR).
Ce besoin est calculé sur la base du reliquat de financement du déficit budgétaire et les arriérés du Trésor, estimés par la Loi de finances 2022 (LF-2022) à 61,4 MMDH, précise AGR dans son "Budget Focus – Fixed income" du mois d'octobre.
Il tient également compte d'un reliquat cumulé des tombées du Trésor à fin 2022 de 41,5 MMDH (25,6 MMDH sur le marché intérieur et 15,9 MMDH sur le marché extérieur), ajoute la même source.
Selon les estimations de la LF-2022, l'argentier de l’État devrait couvrir 26,4 MMDH (26%) de son besoin brut sur le marché extérieur, indique AGR, notant que le reliquat serait satisfait sur le marché domestique.
Par conséquent, le besoin de financement intérieur brut par mois a plus que doublé par rapport au mois précédent, soit à 25,5 MMDH, contre 12 MMDH un mois auparavant. Ce niveau tient compte de la concrétisation d’un déficit budgétaire de 72,6 MMDH en 2022E, ainsi que de la totalité des financements extérieurs budgétisés par la LF 2022 à 40,0 MMDH.
"La situation confortable des finances publiques à fin septembre 2022, ne reflèterait pas la hausse attendue des besoins de financement intérieur d’ici la fin de l’année 2022. Ces derniers ressortent à un niveau élevé de plus de 20 MMDH. L’un des principaux leviers de financement dont dispose le Trésor pour réduire les pressions futures sur la liquidité domestique est l’activation de la ligne LPL ou encore le tirage des DTS auprès de Bank Al-Maghrib. Dans ce contexte, les Taux obligataires devraient continuer à subir des tensions haussières en raison du relèvement attendu de l’Offre du Trésor en BDT, conjuguée au rehaussement des exigences de rentabilité des investisseurs dans un contexte inflationniste qui s’annonce plus soutenable que prévu", explique AGR.