Capitalisant sur la croissance des revenus et sur une maîtrise des charges d’exploitation et financières, la capacité bénéficiaire des secteurs non financiers cotés à la Bourse de Casablanca a connu une hausse de 17,7% au premier semestre 2016 pour s’établir à 1,27 milliard de dirhams. Tour d'horizon.
Notant la contribution remarquable du secteur Immobilier avec plus de 470 millions de dirhams (MDH), soit plus de 37% de la variation totale, les analystes d'Upline Securities soulignent que cette évolution est attribuable au redressement d’Alliances.
Le Groupe qui, après la déconsolidation des filiales EMT, commence progressivement à dégager des bénéfices (+19,6 MDH sur les six premiers mois de 2016, contre -384,3 MDH au 30 juin 2015), ont-ils fait remarquer. Il faut remonter à bien longtemps pour retrouver un semestre où les bénéfices des sociétés non financières sont tirés par les immobilières. De son côté, le secteur Pétrole & Gaz (+269,3 MDH) a profité essentiellement de l’évolution de la capacité bénéficiaire de Tolal Maroc (+256,7 MDH), suite essentiellement à l’amélioration du résultat d’exploitation (REX) et à la baisse du taux d’impôt sur les sociétés, liée à son introduction en bourse (IPO), ajoute la même source.
Pour sa part, la branche Agroalimentaire contribue à hauteur de +238,4 MDH dans la masse bénéficiaire, grâce essentiellement à la bonne tenue de l’activité de l’opérateur sucrier national, Cosumar (+111,6 MDH de son résultat net part du Groupe "RNPG"), sous l’effet d’une campagne sucrière favorable et d’une progression de son activité à l’export et de la société Unimer (+89,4 MDH).
La filiale du Groupe Banque Populaire relève également la contribution négative d’autres secteurs qui ont plombé la croissance de la rentabilité de la cote (hors financières), dont les minières avec une variation négative de -168,6 MMDH, due au recul simultané du RNPG de Managem (-88,4 MDH) et de CMT avec -85,3 MDH. Il est également question du secteur des BTP et Matériaux de Construction avec une participation de -68,2 MDH dans la croissance du RNPG des secteurs (hors financiers), en raison essentiellement du RNPG de Sonasid qui a viré au rouge (-61,3 MDH, contre 24,5 MDH au 30/06/2015), dû à la poursuite de la montée des importations de l’acier (en dépit de la mise en place des mesures de sauvegarde) et à une concurrence locale acharnée. Lydec (unique représentant des Services aux Collectivités Locales) qui a vu son résultat net baisser de 34%, soit -45,5 MDH en valeur, a également plombé la croissance de la rentabilité de la cote (hors financières), à fin juin 2016.
Même tendance pour les ventes
Le chiffre d’affaires (CA) consolidé de l’ensemble des sociétés non financières cotées s’est apprécié de 3,5% à 74,61 milliards de dirhams (soit 67,5% du volume d’affaires global). Upline Securities note que sur 19 secteurs non financiers, 13 secteurs ont contribué positivement à l’accroissement des revenus globaux.
Il s’agit en premier lieu du secteur immobilier qui a contribué avec près de 1,3 Mds de dirhams (ou 50%) dans la croissance des revenus des secteurs non financiers. Une évolution redevable, selon la société de bourse, aux performances commerciales réalisées par toutes les immobilières cotées notamment Alliances, qui a vu son volume d’affaires progresser de plus de 1 Md de dirhams, en raison de la reprise de l’activité. Dans la même lignée, le secteur de Distribution a profité des résultats d’Auto Hall, Ennakl et Label’Vie avec des variations du volume d’affaires de +538 millions de dirhams (MDH), +237,1 MDH et +211,6 MDH respectivement.
Enfin, Maroc Telecom (unique représentante du secteur des Télécommunications) n’est pas en reste avec une participation de plus de 1 Mds de dirhams, tirant profit à la fois du ralentissement de la baisse des prix du mobile au Maroc et de la croissance de l’activité des filiales africaines.
Du côté des secteurs baissiers, les analystes d’Upline relèvent que le CA conso de la cote (hors financières) a été plombé par le secteur Pétrole & Gaz en raison notamment de la contreperformance de Total Maroc (-585 MDH) qui a subi l’impact prix lié à la baisse des cours des produits pétroliers à l’international.
La valeur Sonasid tire aussi à la baisse la masse des revenus à hauteur de -557,2 MDH, du fait des difficultés que connaît le secteur de la sidérurgie au Maroc (baisse disproportionnée des prix du rond à béton comparativement à celui de la ferraille et ralentissement de la demande nationale), ont-ils ajouté.
Les analystes notent également la contribution négative du secteur des Mines (-411,5 MDH) qui a dû faire face à la dépréciation des cours internationaux des métaux précieux et de base, et celui d’Electricité, représenté par Taqa Morocco, dont le CA consolidé a perdu 303,3 MDH en lien avec la diminution des frais d’énergie de 11% (suite à l’évolution du prix d’achat de charbon) et à la baisse de la disponibilité des unités 5&6 (révision mineure de l’unité 5).
Au niveau opérationnel, le résultat d’exploitation (REX) consolidé s’est bonifié de 10,8% à 14,63 MMDH, améliorant de facto la marge d’exploitation de 1,3 point à 19,6%. Au-delà de raisons spécifiques à chaque société, les analystes d’Upline pensent que cette prouesse est liée à la conjonction de trois éléments.
Ils ont cité notamment le redressement des marges des sociétés, dont l’exploitation était déficitaire l’année dernière (Alliances et Snep), les efforts consentis par les sociétés en termes de rationalisation des charges de structure dans un contexte économique peu propice, et l’impact de la baisse des prix des matières premières sur le coût des intrants.