Le secteur minier était à l'honneur lors de la troisième conférence sur les perspectives des sociétés cotées, organisée par la Bourse de Casablanca et l'APSB.
Le secteur minier au Maroc, hors phosphate, est en pleine évolution et les perspectives d'avenir sont prometteuses. Selon Lamiae Jebbour, Analyste Equity chez BKGR, les métaux précieux et de base devraient connaître une tendance haussière dans les années à venir. Les tensions géopolitiques actuelles devraient notamment maintenir les prix de l'or à des niveaux élevés. La Banque mondiale prévoit une augmentation moyenne de 8% en 2024, suivie d'une stabilisation en 2025. Les métaux de base, quant à eux, devraient rester stables en 2024 avant de connaître une augmentation en 2025. Cependant, la croissance économique plus lente prévue dans les principales économies, comme la Chine, pourrait freiner la demande de métaux de base.
Le plan Maroc Mine prévoit une augmentation significative des revenus générés par l'exploitation minière hors phosphate au Maroc. Les revenus devraient atteindre 15 Mds de Dh d'ici 2030, contre 6,5 Mds de Dh en 2020.
Dans ce contexte, les sociétés minières marocaines ont de nombreuses opportunités à saisir. Managem, par exemple, devrait bénéficier de la flambée des prix de l'or constatée au deuxième trimestre et de la croissance prévue de sa production aurifère. La société se tourne également vers la transformation des métaux pour répondre aux besoins des industries de la transition énergétique, comme en témoignent les partenariats récemment signés avec Renault et BMW. BKGR recommande de conserver le titre Managem avec un cours cible de 2126 dirhams.
Sa filiale SMI devrait également bénéficier de l'évolution favorable des cours des métaux précieux. La demande industrielle d'argent devrait augmenter en raison des investissements massifs dans les énergies renouvelables, les réseaux électriques et les réseaux 5G. La demande d'argent dans la fabrication de panneaux solaires a augmenté de 150% au cours de la dernière décennie, et cette tendance devrait se poursuivre. BKGR recommande de conserver le titre avec un cours cible de 2113 dirhams.
Interrogé sur les récents événements entourant la CMT qui pourraient avoir un impact sur l'évolution des cours, l'analyste a rappelé que la société minière a provisionné 55 MDH pour couvrir le risque inhérent au litige avec l'Office des Changes. Il faudra donc attendre le dénouement de ce litige pour évaluer le réel impact. En outre, les tensions actionnariales qui pourraient naître de la nouvelle affaire opposant l'actionnaire majoritaire aux précédents dirigeants pourraient également peser sur le titre. Cependant, l'analyste a souligné que "cet impact négatif pourrait être atténué par les réalisations prometteuses de la société". En effet, la CMT devrait bénéficier de l'entrée en service d'un nouveau puits sur le site de Tighza en 2024, ce qui pourrait renforcer sa position sur le marché. De plus, la société envisage de développer des synergies avec le Groupe AMG pour valoriser les ressources minérales africaines et promouvoir une intégration régionale plus forte. En raison de ces perspectives d'avenir prometteuses, BKGR recommande de conserver le titre CMT, avec un cours cible de 1542 dirhams.