Dans son rapport "Perspectives économiques régionales pour le Moyen-Orient et l'Asie centrale", présenté mercredi à Dubaï, le FMI estime que la croissance régionale atteindra 2,5% en 2015. Elle pourrait rebondir à 4% en 2016, cependant, si les conflits régionaux s'atténuent et si les sanctions envers l'Iran sont assouplies, selon le rapport.
Dans les circonstances actuelles de la région, le document juge "plus urgent" de diversifier les économies en dehors du pétrole, car les prix du pétrole vont probablement rester bas.
"Il sera particulièrement difficile d'assurer la viabilité des finances publiques à moyen terme car il faudra créer plus de 10 millions d'emplois pour les personnes qui devraient chercher un travail d'ici 2020 dans les pays exportateurs de pétrole de la région", a déclaré Masood Ahmed, Directeur du Département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, lors de la présentation du rapport et dont les propos ont été rapportés par la MAP.
Pour les pays exportateurs de pétrole de la région, la baisse des prix entraîne une perte considérable de recettes d'exportation, à hauteur de 360 milliards de dollars un montant énorme pour l'année en cours uniquement", a ajouté Ahmed. En revanche, les pays importateurs de pétrole de la région devraient enregistrer en 2015-16 une accélération de leur croissance, aux environs de 4% en moyenne, estime le rapport, notant que ces pays profitent de la baisse des prix du pétrole, des progrès accomplis dans la mise en œuvre des réformes, de la progression des transitions politiques et de l'accélération de la croissance dans la zone euro.
Mais la situation n'est pas prometteuse partout, relève le document, car certains pays importateurs de pétrole (tel que le Liban, la Jordanie et la Tunisie) sont gravement touchés par l'intensification des conflits régionaux, qui réduit à néant les avantages tirés de la baisse des prix du pétrole. Pour profiter de la baisse des prix du pétrole, le rapport recommande aux pays importateurs d'accroître l'investissement public et d'opérer des réformes structurelles visant à stimuler une croissance tirée par le secteur privé, en particulier dans les domaines de la gouvernance, du climat des affaires, du marché du travail et de l'accès au crédit.