Au 31 mars 2021, la quasi-totalité des entreprises cotées à la bourse de Casablanca a publié ses résultats au titre de l’exercice 2020 et les comptes consolidés ont été publiés fin avril. Nous sommes actuellement en pleine période de trimestriels et force de constater que les émetteurs ont encore du chemin à faire en matière de communication financière malgré le chemin parcouru. Voici le regard d'un gérant sur la question.
Ouissem Barbouchi Président de Obafrica AM
En temps normal, les sociétés cotées organisent une présentation des résultats dédiée aux investisseurs, à laquelle les journalistes peuvent également assister; l’occasion pour les émetteurs d’apporter des compléments d’information sur le court, moyen et long termes et pour les investisseurs et journalistes de poser leurs questions.
Avec la crise sanitaire actuelle, l’exercice a été annulé dans la majorité des cas. Seules quelques sociétés (banques notamment) ont continué de jouer le jeu via les visioconférences.
L’environnement économique compliqué et le manque de visibilité sur le plan opérationnel sont les arguments régulièrement évoqués pour justifier l’annulation de ce rendez-vous annuel . Une erreur car c’est justement en période incertaine qu’il faut expliquer et rassurer!
A défaut, peut-être que les entreprises concernées auraient pu adapter leurs communications financières et profiter de cette situation exceptionnelle pour présenter des communiqués plus détaillés.
Un exemple : pourquoi les sociétés cotées ne donnent-elles pas plus d’éléments sur la croissance ou la décroissance du chiffre d’affaires ?
En effet, quasi aucune entreprise de la place ne communique son chiffre d’affaires à périmètre constant. Pourtant, c’est une donnée clé pour l’analyste financier ou l’investisseur qui doit lui permettre de mieux comprendre la dynamique des volumes, des prix et du mix des ventes de l’entreprise qui l'intéresse. Cette donnée est particulièrement importante pour les entreprises dont le périmètre évolue régulièrement à l'instar des sociétés du secteur de la distribution.
A défaut de communiquer plus, il est donc aussi important que les entreprises de la bourse de Casablanca communiquent mieux. Un gage de crédibilité qui permettra à terme au marché boursier marocain d’atteindre les standards des bourses américaines, européennes ou asiatiques.