Soutenu par des acheteurs un peu plus déterminés en fin de semaine, le marché est parvenu à franchir une résistance dynamique qui bloquait son ascension pendant plus d’un mois. L’indice a certes progressé mais dans une ampleur et des volumes d’activités qui font relativiser la portée du message haussier. D’autant plus, qu’un autre niveau technique (les 13.000 points), très proche des cours actuels, pourrait faire obstacles aux assauts des haussiers dès les prochaines séances.
Malgré cette prise d’hauteur, l’indice casablancais a lâché quelques points pour terminer la semaine en légère baisse de 0,14% à 12.974 points en clôture hebdomadaire. Pas d’amélioration pour les volumes de transactions. De lundi à vendredi, la cote s’est contentée d’un flux d'activité “famélique” de 424 MDH sur le marché central.
Des achats à bon compte réveillent l'immobilier
Sur le front des valeurs, les grosses capitalisations sont sorties progressivement de leurs latéralisations. Maroc Telecom, qui a consolidé sa stratégie africaine en portant à 61% sa participation dans le capital d’Onatel, clôture la semaine proche de ses plus hauts annuels à 152,10 DH. ATW retrouve également de la vigueur et termine la semaine en hausse de 1,13% à 504,60 DH.
En face, la pression s’est quelque peu relâchée sur l'immobilier, qui termine la semaine en fort rebond. Alliances a d’ailleurs enregistré la plus forte progression de la semaine, en gagnant plus de 14% à 167,70 DH, alors qu'elle traitait sur ses plus bas annuels la semaine dernière. Comme mentionné dans notre précédent débrief, les plus bas historiques d'Addoha, ont effectivement provoqué le réveil des haussiers. La valeur a progressé de 5,59% et est revenue coter au-dessus des 25 DH.
Eléments techniques
Techniquement, l’accélération des deux dernières séances (jeudi & vendredi) a permis à l’indice de dépasser une résistance dynamique (MM20j) qui empêchait son ascension depuis plusieurs semaines. On surveillera dès lundi, la capacité des haussiers à maintenir cette dynamique et à dépasser le prochain obstacle, très proche, des 13.000 points. À noter que la progression du niveau de participation des opérateurs (les volumes) donnera plus de crédit à ce scénario.
Masi en données quotidiennes. Investing.com
À moyen termes la solidité du support dynamique majeur, indiqué la semaine passée n’est pas remise en cause. Le risque haussier pour les semaines à venir sera donc privilégié, tant que la MM20s soutient les cours en clôtures hebdomadaires. A contrario, le scénario sera complètement abandonné par le passage sous 12.750 points.
On prendra soins de rappeler qu'à moyen-long termes, la tendance de fond n’est pas attaquée et reste haussière et que le biais à court-terme passe de baissier à neutre.
Marchés mondiaux : Les points à retenir
* Des gérants réduisent leur exposition aux actions
* Le scénario de risque baissier se renforce
* Les profits gonflent encore mais des menaces planent
* Les pressions inflationnistes refont surface
* BCE, BoJ et pluie de résultats au programme
Les actifs à risque perdent un peu de leur saveur (Reuters)
Après une année 2017 faste, les actions gardent la cote en ce début de deuxième trimestre 2018 mais brillent moins fort dans un environnement de marché plus volatil et chargé de menaces, font valoir plusieurs gérants et analystes.
La semaine qui s'achève a montré que les tensions géopolitiques ne faisaient pas trembler cette classe d'actifs, les frappes occidentales en Syrie ayant eu très peu d'effet sur la tendance boursière.
Mais d'autres risques bien réels pourraient limiter l'appétit des investisseurs pour les actions, reconnaît-on chez Candriam, qui a surpondéré les actions en début d'année avant de revenir début mars à un positionnement neutre.
"La croissance devrait rester solide après le premier semestre 2018 mais le scénario de risque baissier a quelque peu gagné en crédibilité", explique Nadège Dufossé, responsable de l'allocation d'actifs chez Candriam.
"En effet, la dynamique macroéconomique arrive à son apogée, la normalisation de la politique monétaire s'accélère aux États-Unis et les craintes s'accentuent à l'égard du protectionnisme."
Le grand beau sur les actions pourrait donc céder la place à un climat moins agréable, comme le suggère l'enquête mensuelle de Bank of America Merrill Lynch (BAML) auprès des gérants de fonds.
Elle montre notamment que les allocations en actions ont touché un creux de 18 mois en avril et que 40% des investisseurs interrogés voient le marché actions plafonner au cours second semestre.