Le rendement des obligations d'Etat s'effrite semaine après semaine après une pause en 2018. La Bourse offre pour sa part un rendement normatif autour de 4% avec une dégradation des cours depuis le début de l'année, poursuivant sur le même trend qu'en 2018. Cette semaine encore, le Masi a perdu près de 1,3% malgré un léger rattrapage vendredi.
Parmi les valeurs, ont notera des volumes acheteurs sur BMCI (+4,23% sur 3,6 MDH sur la semaine) et BCP (1,9% sur 18,5 MDH). A la baisse, LafargeHolcim (-7,95% sur la semaine sur 34,6 MDH), Wafa Assurance (-7,85% sur 15 MDH) ou encore Ciments du Maroc (-3,8% sur 24 MDH) se sont "distinguées".
Le gouvernement grand gagnant de la situation
La faiblesse de la rémunération de l'épargne institutionnelle sur le marché des taux devrait théoriquement pousser ces investisseurs à se positionner sur le marché actions. Or, à la lecture des flux, le marché actions connait pour le moment une decollecte nette. En réalité, la situation devrait pousser les compagnies d'assurances et autres institutionnels à aller de plus en plus vers du non-coté ou vers des mécanismes de l'économie réelle structurés et réglementés, offrant un meilleur rendement, comme les OPCI par exemple, dont le rendement moyen sera facilement autour de 6% et que les professionnels des placements attendent avec impatience.
Signalons aussi les tout nouveaux mécanismes de financement introduits par la Loi de Finances 2019 et qui devront permettre à l'Etat de financer 12 Mds de dirhams de projets, à travers le financement par les investisseurs institutionnels de projets en concession. Le Private Equity pourra aussi bénéficier de cet effet d'éviction.
Sur les marchés matures, comme aux Etats-Unis, la baisse des rendements a poussé les compagnies d'assurances à surpondérer les projets d'infrastructure dans leurs placements. Des produits qui ont offert un rendement de 11% en 2018, selon les chiffres officiels du National Bureau of Economic Research.
Le ministre des Finances vient d'annoncer vendredi qu'un nouveau projet de loi sur le partenariat public-privé sera présenté dans les semaines à venir en Conseil de gouvernement. Objectif : Apporter plus de souplesse et d’ouverture pour les projets à financer. Le ministre souhaite prioriser les investissements dans les domaines de la formation et la santé. On peut imaginer par exemple, dans un futur proche, des centres hospitaliers financés ou co-financés par des investisseurs institutionnels via un rendement locatif attractif représentant facilement deux à trois fois le rendement des Bons du Trésor.
Eléments graphiques
Le Masi rebondit vendredi sur le retracement 61,8% de Fibonacci. On surveillera cette semaine la capacité des haussiers à transformer l'essai.
A moyen terme, l'avis reste haussier avec une cible à 11.800 points.
A long terme, l'avis est baissier sous 12.100 points.
Au terme des 20 séances de février, 9 compartiments ont terminé dans le vert, le secteur du "Pétrole et Gaz" ayant pris 10,41%, boosté par ses deux titres Afriquia Gaz (+14,29) et Total Maroc (+3,64%) enregistre la meilleure hausse. La performance depuis le début de l'année de ce secteur s'est ainsi hissée à +17,66%. De même, les secteurs des "Distributeurs" (+8,25%), "Sociétés de portefeuilles et holdings" (+8,20%), "Équipements électroniques et électriques" (+3,08%= et "Loisirs et hôtels" (+2,53%) ont aussi clôturé en hausse.
En revanche, 15 secteurs ont été orientés à la baisse, notamment celui de "Bâtiment et matériaux de construction", qui a accusé le plus fort recul (-11,64%), sous l'effet de la baisse de la majorité de ses titres Ciments du Maroc (-13,99%), LafargeHolcim Maroc (-11,48%), Sonasid (-7,75%), Afric Industries SA (-4,56%) et Aluminium du Maroc (-0,55%). Colorado a, en outre, terminé en hausse de 5,03%.