Côté en Bourse depuis 2015, Total Maroc a toujours respecté ses obligations de communication financière. Pendant un moment dans le top 10 des capitalisations boursières, l'action a vu sa valorisation dégradée depuis 2018 avec la perspective d'un plafonnement des marges des pétroliers. D'ailleurs, fin février 2020, le distributeur avait communiqué prudemment sur son chiffre d'affaires 2019 quasi stable par rapport à 2018 (-1,36%) en précisant que les revenus ne représentent pas un indicateur pertinent pour mesurer la performance du secteur pétrolier, car tributaire des variations des cours des produits pétroliers sur les marchés internationaux.
Quelques jours plus tôt, la société avait clarifié sa situation par rapport au Conseil de la Concurrence en informant, dans un communiqué (le 6 février), qu'une procédure du Conseil de la Concurrence est en cours. Elle est relative à l'existence, alléguée selon Total Maroc, de pratiques anticoncurrentielles sur le marché des hydrocarbures qui seraient contraires aux dispositions de la loi 104-12.
Selon nos informations, les raisons pour lesquelles la société n'a pas communiqué ses indicateurs annuels n'a rien à voir avec les éléments cités plus haut. Le distributeur pétrolier a demandé une dérogation pour reporter sa communication financière à cause des circonstances provoquées par la crise sanitaire et qui rendent impossible la tenue d'un conseil d'administration dans le contexte actuel, particulièrement quand certains administrateurs sont étrangers.
Ce ne sera pas une première pour un émetteur marocain puisque le groupe Al Omrane, présent sur le marché de la dette, a déclaré le report au 16 avril 2020 de la la réunion de son directoire prévue pour arrêter les comptes sociaux et consolidés au titre 2019. "Cette décision découle des mesures prises par le promoteur immobilier visant à préserver la santé et la sécurité du capital humain du groupe", disait mardi Al Omrane.
Total Maroc devrait communiquer sur ce report les jours à venir.