Le Conseil a estimé que l’orientation de la politique monétaire reste largement accommodante, assurant des conditions de financement adéquates. Il a jugé en particulier que le niveau actuel du taux directeur demeure approprié et a décidé ainsi de le maintenir inchangé à 1,5%.
Au plan des finances publiques, l’exécution budgétaire au terme des huit premiers mois de l’année fait ressortir un déficit de 48,8 milliards de dirhams, en creusement de 2,2 milliards d’une année à l’autre. Les recettes ordinaires se sont améliorées de 9,3%, tirées par la hausse du produit fiscal de toutes les catégories d’impôt à l’exception de celui au titre de l’IS qui est ressorti en recul. En parallèle, les dépenses globales se sont alourdies de 8%, en lien notamment avec les augmentations des dépenses de biens et services, des transferts aux Collectivités Territoriales et de la charge de compensation. Intégrant une réduction du stock des opérations en instance d’un montant de 18,5 milliards, le déficit de caisse s’est établi à 67,4 milliards, au lieu de 48,2 milliards à la même période en 2020. Ce besoin a été couvert par des ressources intérieures d’un montant net de 59 milliards, des produits de cessions de participations de l’Etat pour 5,4 milliards et par un flux net extérieur positif de 3 milliards
Tenant compte de ces évolutions, le déficit budgétaire, hors privatisation, devrait s’améliorer, selon les projections de Bank Al-Maghrib, passant de 7,6% du PIB en 2020 à 7,3% en 2021 et à 6,8% en 2022.
Au niveau national, les dernières données des comptes nationaux relatives au deuxième trimestre de 2021, indiquent une croissance de 15,2%, en glissement annuel, avec des progressions de 18,6% de la valeur ajoutée agricole et de 14,8% de celle des activités non agricoles. La reprise devrait se poursuivre, soutenue par les progrès notables de la campagne de vaccination, la très bonne campagne agricole, le stimulus budgétaire ainsi que l’orientation accommodante de la politique monétaire. Ainsi, selon les projections actualisées de Bank Al-Maghrib, le PIB en termes réels terminerait l’année avec un rebond de 6,2%, en révision à la hausse de 0,9 point par rapport aux prévisions de juin dernier. Cette amélioration reflète une augmentation de 18,8% de la valeur ajoutée agricole, compte tenu d’une récolte céréalière de 103,2 millions de quintaux, et une augmentation de 4,6% de celle non agricole. En 2022, la croissance se consoliderait à 3%, recouvrant un repli de 3,3% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’un retour à une production céréalière moyenne, et un accroissement de 3,6% de celle des activités non agricoles. Sur le marché du travail, les données du deuxième trimestre 2021 font ressortir une création de 405 mille emplois en glissement annuel, un nombre qui reste en deçà des 533 mille actifs qui ont rejoint le marché au cours de la même période. En conséquence, le taux d’activité s’est amélioré de 1,3 point à 46,1% alors que le taux de chômage s’est aggravé de 0,5 point à 12,8%.