A six mois de l’échéance, l’incertitude est encore forte sur les conséquences de cette libéralisation. Il faut signaler que l’élimination des quotas de production et du prix d’achat minimum provoqueront des changements significatifs dans le marché sucrier européen. Cela va changer les règles de concurrence entre les producteurs, et permettre l’émergence de nouveaux acteurs. Autre conséquence, à partir de l’année prochaine, la libéralisation des volumes de production fera que le marché intérieur européen sera plus intégré au marché mondial, par conséquent, l’impact sur la situation économique mondiale sera plus fort qu’auparavant.
La Caisse de compensation dit prévoir que les raffineries réduiront leurs coûts de production, avec en parallèle, le développement de leurs capacités de stockage et de trading. En ce qui concerne l’amont agricole, les producteurs se dirigeront vers la signature des contrats à long terme et investiront de plus en plus dans des équipements spécialisés. Toutefois, la zone européenne connaitra durant les dix prochaines années, une stabilité des prix du sucre, avec une autosuffisance (augmentation de la production et diminution de la consommation). Au niveau mondial, d’après les consultants Kingsman, de l’agence FO Licht et Green Pool, le marché sucrier serait excédentaire au cours de la campagne 2017-2018, avec un volume entre 2 et 4 millions de tonnes, la production mondiale de sucre pourrait atteindre 178 MT, soit 3 MT de plus qu’en 2016-2017. Mais à plus court terme, la Caisse s'attend, après la réforme et l’ouverture du marché sucrier européen, à l’augmentation des prix du sucre sur le marché mondial. Tout en signalant que ceci dépend notamment de l’offre et de la demande, ainsi que du cours du pétrole.