Selon nos prévisions, le déficit de liquidité devrait s’accentuer de 27 MrdDH pour passer à 70 MrdDH au terme de l’année 2018
Dans sa note annuelle sur la macro-économie et les taux, CDG Capital décortique les potentialités de la sphère réelle et financière au Maroc. Ainsi, pour l’année 2018, Ahmed Zhani, économiste de CDG Capital, anticipe une poursuite du creusement du déficit de liquidité sous l’effet de plusieurs facteurs restrictifs, notamment la baisse des réserves de changes en liaison avec le creusement prévu du déficit commercial, qui pourrait être amplifié en cas de dépréciation du dirham de -2,5%, suite à l’élargissement de la bande de fluctuations de +/-0,3% à +/-2,5% et la hausse de la circulation fiduciaire compte tenu d’une part, de la concentration des évènements connus pour l’envolée de la demande de cash entre les mois de mai et de septembre et d’autre part, d’une probable fuite de la liquidité pour des achats de devises sur le marché parallèle, et ce en précaution d’un nouvel élargissement de la bande de fluctuations dans le cadre de la réforme en cours du régime de change. "Selon nos prévisions, le déficit de liquidité devrait s’accentuer de 27 MrdDH pour passer à 70 MrdDH au terme de l’année 2018", explique l'analyste dans cette note.
Dans ce contexte, l’évolution du Taux moyen pondéré serait sensible à la capacité de la Banque centrale de préciser avec exactitude le besoin de liquidité du marché interbancaire, y compris les imprévus qui pourraient accentuer le déséquilibre. De même, selon Zhani, la persistance ou l’émergence d’un besoin structurel de liquidité chez certains opérateurs du marché pourrait également générer des désalignements à l’image de ce qui s’est passé en 2017.
Bons du Trésor : Les anticipations de CDG Capital
L’ensemble de ces facteurs plaident pour une légère baisse des taux en 2018, principalement sur le moyen et le long terme
Selon les analystes, le nouveau contexte d’évolution du marché des Bons du Trésor (Bdts) en 2018 est caractérisé par un recul des besoins de financement du Trésor grâce au bon comportement des recettes fiscales et une meilleure maîtrise des charges, la volonté des pouvoirs publics de réduire le déficit et l’endettement publics et, enfin, la capacité du Trésor de mener des opérations d’échanges en vue de soulager ses tombées et réduire son taux moyen d’endettement. A cela s'ajoute la possibilité de recours à d’autres sources de financement internes ou bien une sortie à l’international. Selon les analystes, "l’ensemble de ces facteurs plaident pour une légère baisse des taux en 2018, principalement sur le moyen et le long terme". Pour le court terme, la stabilité prévue du cadre monétaire, avec un taux directeur inchangé et un équilibre de la liquidité garantie grâce aux avances de Bank Al-Maghrib, favoriserait une quasi-stabilité des taux.
Résumé des anticipations :
Dans ce contexte, les perspectives des équilibres macro-économiques nationaux, pour l’année 2018, s’affichent également controversées marquées par (i) un ralentissement de la croissance et une surchauffe inflationniste maîtrisée; (ii) une évolution mitigée des équilibres budgétaire et extérieur et (iii) un léger rétrécissement des conditions monétaires associé à une poursuite de la reprise modérée des crédits.
A cet égard, la Loi des finances 2018, qui s’articule plus sur des recettes fiscales en consolidation que sur une maîtrise des charges (création de 39.650 postes et hausse de 8,1% des dépenses en biens et services), vise une poursuite du processus de retour vers la normalisation budgétaire, avec un déficit prévu à la baisse de 3,5% estimé pour 2017 à 3% prévu cette année. Dans ce contexte, les besoins du Trésor devraient être moins importants, affaiblissant ainsi, ses levées sur le marché des Bons du Trésor.