Frustration et incompréhension lundi chez les sociétés de gestion d'OPCVM. Si le Masi est à la fête en gagnant plus de 2% à la clôture, l'ambiance est morose chez les gérants de fonds.
La structure de l'offre publique de vente des 2% des parts de l'Etat dans Maroc Telecom y est pour quelque chose. Le ministre des Finances et ses conseillers ont taillé une offre destinée à être populaire, réservant une faible part aux OPCVM. Les fonds actions et diversifiés en activité devront se partager 514 MDH d'actions. Quant on sait que ces fonds gèrent plus de 57 milliards de dirhams et que Maroc Telecom est la valeur la plus représentée dans leurs portefeuilles, on imagine leur manque à gagner. “Cette configuration aura un impact négatif sur la performance de ces catégories d'OPCVM” , nous explique-t-on sur le marché.
De plus, la récente décision de la tutelle, faisant élargir les ratios prudentiels des OPCVM, obligera les gérants à se renforcer sur Maroc Telecom directement sur le marché central pour "coller" à leur benchmark.
Le déplacement des limites prudentielles de 15 à 20% devrait se traduire par un additionnel de demande de près de 3 Mds de dirhams sur les actions Maroc Telecom sur le marché central. C'est d'ailleurs en grande partie ce qui explique la hausse de 3% de l'action lundi.
Les professionnels estiment que cette mesure permet à la tutelle de dynamiser le marché et soutenir le titre Maroc Telecom au détriment des porteurs de parts d'OPCVM. “On force les OPCVM à créer une décote pour les personnes physiques et morales. Mais cela provoquera une déperdition de la performance” résume un opérateur.
Ce lundi, l'écart entre le cours de Maroc Telecom sur le marché boursier et le prix de l'OPV est de 9,3%. Cet écart continuera à grimper pendant que les OPCVM s'ajustent sur la valeur. Des calculs d'analystes montrent que le poids de Maroc Telecom dans la capitalisation flottante du Masi atteindra 25,1% après l'OPV contre 18% actuellement.