Le constat de la semaine dernière est valable pour celle-ci : manque de visibilité et d’initiatives couplé à un regain de nervosité. Les investisseurs ont levé le pied dans l’attente de publications des secteurs clés, l’immobilier principalement, le technologique et BMCE chez les bancaires.
À côté, la faible volatilité relevée la semaine passée, a laissé place à une ambiance plus nerveuse, tout en provoquant une accélération baissière brusque sur l'indice.
Dans ses dispositions, le Masi a reculé de 1,08% à 13.065 points en clôture hebdomadaire, malgré une reprise de hauteur vendredi (+0,44%). Les volumes sont toujours peu importants : seulement 600 MDH ont changé de mains durant les cinq séances écoulées, témoignant du faible engagement des opérateurs.
Parallèlement, pas moins de 17 groupes ont publié leurs comptes durant la semaine écoulée, portant à 40 le nombre des sociétés à se livrer à cet exercice et ce, à quelques jours de la fin du délai légal. Il faut s’attendre à véritable un embouteillage dès lundi !
Le rendement déçoit encore
Les investisseurs soucieux du rendement ont été quelque peu déçus cette semaine. Cosumar qui a publié des résultats en ligne avec les anticipations, a désappointé les investisseurs qui s’attendaient à un dividende plus garni. L’action a donc reculé de 3,29% sur la semaine.
Idem, pour BMCI, considérée comme valeur de rendement, et qui a préféré maintenir le flou sur la rémunération de ses actionnaires jusqu'à une date ultérieure. En bourse, elle a abandonné de 4,20%.
Chez Managem et Auto Hall la baisse de la rémunération des actionnaires est justifiée d’une part, par un besoin de cash en matière d’investissements et de l’autre, par une priorité au développement long-terme de la société.
Eléments graphiques:
D'un point de vue purement graphique, l'accélération baissière actuelle de l'indice ne remet pas en cause son orientation haussière à moyen terme. Les principaux supports identifiés ne sont pas sous pression pour le moment. Dans l'immédiat, les supports les plus proches se situent à 12.960/50 points puis à 12.750 points. La zone de résistance à travailler se trouve à 13.400 points. À moyen termes, la tendance de fonds n’est pas attaquée et reste haussière au-dessus de 12.750 points.
Masi. Graphique quotiedien : Investing.com
Marchés mondiaux : Les points à retenir
* L'offensive commerciale de Trump fait peur
* Risque d'escalade protectionniste à l'échelle mondiale
* La Fed mesurée mais 4 hausses de taux en 2018 restent possibles
* Les indicateurs économiques plafonnent en zone euro
Entre un exercice d'équilibriste délicat à la Fed et une démonstration de force tonitruante à la Maison blanche, les marchés financiers viennent d'entrer dans une nouvelle phase de turbulences qui rappelle a minima la correction du début d'année mais à certains des heures bien plus sombres.
En ouvrant la voie jeudi à des sanctions commerciales frappant jusqu'à 60 milliards de dollars (49 milliards d'euros) d'importations en provenance de Chine, le président américain, Donald Trump, a en grande partie volé la vedette à la Réserve fédérale, dont la réunion de politique monétaire était censée constituer le grand rendez-vous de la semaine.
Tout en assurant considérer la Chine comme "un ami", le locataire de la Maison blanche l'a notamment accusée de "vol de propriété intellectuelle" en lui attribuant la responsabilité du déficit commercial américain, selon lui "hors de contrôle".
Et la réponse de Pékin a été à la hauteur du point de vue de l'agressivité: "La Chine n'espère pas se retrouver dans une guerre commerciale mais n'a pas peur d'en livrer une", a assuré vendredi le ministère chinois du Commerce.
Sur les marchés, la réaction n'a pas tardé, avec une forte poussée d'aversion au risque qui a fait reculer les actions tout en dopant les actifs refuges habituels que sont le yen, le franc suisse et l'or.
L'indice européen Stoxx 600 est tombé vendredi en séance à son plus bas niveau depuis 13 mois et se dirigeait vers un repli de 3% sur la semaine, le CAC 40 a frôlé son plus bas de l'année et à Wall Street, le Dow Jones a subi jeudi sa plus forte baisse depuis sept semaines, tandis que l'indice de volatilité Vix remontait en flèche.
Un mouvement confirmé par les données hebdomadaires de Bank of America Merrill Lynch sur les flux de souscription des grandes sociétés de gestion, qui montrent des sorties nettes massives pour les fonds actions.
Le repli sur les emprunts d'Etat s'est parallèlement traduit par une baisse des rendements, celui du dix ans américain étant revenu jusqu'à moins de 2,8% et son équivalent allemand sous 0,55%.