Mercredi 18 Decembre 2024

Le retour de Donald Trump vu par Abdellatif Jouahri

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Alors que Donald Trump s’apprête à retrouver le Bureau ovale en janvier 2025, les projecteurs se tournent vers les répercussions potentielles de ses politiques sur l’économie mondiale. Fidèle à son style précis et analytique, Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib, a livré hier, lors de sa traditionnelle conférence de presse post Conseil monétaire, une analyse pointue en exposant les potentiels impacts économiques et géopolitiques, notamment pour le Maroc et le reste du monde.

Le célèbre slogan «America First» semble avoir trouvé un second souffle. Donald Trump a déjà annoncé une série de mesures protectionnistes, notamment des taxes massives sur les importations chinoises. «Ces politiques auront des effets domino», a prévenu Abdellatif Jouahri. «Elles affecteront non seulement les partenaires commerciaux des États-Unis, mais également des pays comme le Maroc, indirectement liés à ces chaînes économiques globales».

Un élément clé de cette approche est la guerre tarifaire, qui pourrait se durcir et redéfinir les termes des échanges mondiaux. Si le Maroc avait profité lors du premier mandat de Trump d’une relocalisation partielle des investissements chinois, Jouahri souligne que les nouvelles sanctions envisagées risquent de fragiliser ces gains.

Protectionnisme américain : un retour amplifié

Le contexte international est aujourd’hui bien plus complexe qu’en 2016. La guerre en Ukraine et les tensions croissantes au Moyen-Orient ajoutent une épaisseur géopolitique supplémentaire. «L’économie mondiale est déjà orientée vers une décélération», rappelle Jouahri. Avec une croissance mondiale prévue à 2,9% en 2025, les incertitudes liées aux nouvelles politiques américaines ne feront qu’accentuer cette tendance.

Le Maroc devra jouer la carte de la diversification économique pour éviter une exposition trop directe à ces turbulences. «Le positionnement stratégique du royaume vis-à-vis des investisseurs asiatiques et européens doit être réévalué à l’aune de ces évolutions», a-t-il conseillé.

Le Maroc peut se targuer de fondamentaux macroéconomiques relativement robustes. En 2024, le déficit courant s’est maintenu à 1%, tandis que les réserves de change couvrent près de six mois d’importations. Toutefois, Jouahri a rappelé que cette résilience est fragile face à des perturbations prolongées des chaînes logistiques ou à des hausses des coûts d’importation.

Les projets d’infrastructure, comme ceux liés à la Coupe d’Afrique des nations 2025 et à la Coupe du monde 2030, offrent des leviers de croissance, mais nécessiteront une gestion prudente des dettes publique et extérieure.

Le Wali de BAM a insisté sur une posture de prudence dans ce climat d’incertitude. «Nous évaluerons chaque décision en fonction des données actualisées et des évolutions globales», a-t-il assuré.

In fine, il faut dire que les défis posés par un second mandat de Donald Trump ne sont pas isolés. Ils s’inscrivent dans une dynamique mondiale où le protectionnisme, les tensions géopolitiques et les impacts du changement climatique s’entrelacent. Pour Abdellatif Jouahri, une chose reste claire : vigilance et anticipation seront les clés de la résilience marocaine.

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