L'économie marocaine devrait afficher une croissance de 4,3% en 2015 et de 2,6% en 2016. C’est ce qu’a annoncé, mardi à Casablanca, le haut-commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi, lors de la présentation du budget économique exploratoire élaboré par ses services. Les hypothèses retenues portent sur une production moyenne durant la campagne agricole 2015/2016 et une reconduction, sur l'année 2016, de la politique budgétaire en vigueur en 2015, notamment en matière des dépenses d'investissement et de fonctionnement et de compensation.
Et met en garde
Le Maroc doit engager des réformes structurelles pour booster sa croissance économique et bénéficier pleinement de l'actuelle conjoncture internationale. "A défaut de réformes structurelles susceptibles d'engager le pays dans un processus profond de diversification de son tissu productif et de valoriser ainsi la robustesse des options stratégiques adoptées par le Maroc depuis 2000, nous risquons de réduire les profits que nous offre l'aubaine de la conjoncture internationale actuelle. Nous resterions, alors, dans cette configuration d'une croissance qui effleurerait 4,5 à 5% dans le cas d'une bonne année agricole et de ne guère dépasser 3% dans le cas contraire", avertit Lahlimi.
Fléchissement de l’activité non agricole
L'activité non agricole "peine aujourd'hui à consolider ses performances d'avant la crise économique internationale dans la mesure où sa croissance est passée de 5% entre 2000 et 2007 à 3,2% depuis 2008, et à 2,1% au cours des trois dernières années", constate Lahlimi pour qui le secteur agricole n'a pas pu compenser le fléchissement de l'activité non agricole. Certes, sa croissance est en amélioration depuis le début des années 2000, passant de 7% en moyenne annuelle entre 2000 et 2007 à 9,5% entre 2008 et 2015, mais sa part dans le PIB total n'a cessé de baisser ces dernières années, passant de plus de 13% avant 2007 à 10% aujourd'hui, fait-il remarquer.