Rompant avec la tendance observée en 2018, le premier trimestre de 2019 a connu une baisse sensible de la courbe des taux. Dans un papier de recherche, Attijari Global Research se projette sur ce marché.
Pour ce début d’année 2019, AGR observe une nette transition baissière de la courbe qui porte sur l’ensemble des maturités supérieures ou égales à 52 semaines. Ainsi, les taux ont baissé d’en moyenne 16 pbs contre une hausse de 7 pbs pour l’ensemble de l’année 2018.
Le montant adjugé par le trésor, au cours du T1- 2019, est de 20 MMDH pour un niveau de soumission de 132 MMDH. Une niveau de la demande qui appuie ce mouvement baissier.
La recherche d’attijari explique que « d’une part, cette transition de la courbe trouve son origine dans une posture confortable du Trésor avec notamment la prévision de deux sorties à l’international en 2019 et 2020 et la reprise du programme de privatisation ». « D’autre part, nous assistons à une accumulation de liquidités auprès des investisseurs. Tenant compte d’une croissance économique modeste, les flux monétaires s’orientent naturellement vers les actifs souverains non risqués ».
Pas de hausse forte et brusque des taux à moyen terme
En perspective, AGR s'attend à une évolution des taux contrastée entre le court et le moyen termes. « Le contexte actuel se prête pour une poursuite de la baisse des taux durant les deux prochains trimestres. Sur un horizon moyen terme, nous estimons qu’un réajustement haussier est probable », appuient-ils.
"Sur les six prochains mois, le contexte plaide pour une poursuite de la baisse des taux, bien que soyons convaincus qu’elle serait de moindre ampleur que le T1-19".
Sur le moyen terme, le Maroc devrait naturellement faire face à des besoins de financement en hausse à l’avenir du fait de l’accumulation de l’endettement dans un environnement de croissance modérée et de faible inflation. "En tous cas de figure, nous écartons le risque d’une hausse forte et brusque des taux. Toute reprise pourrait s’inscrire dans la durée", lit-on dans cette note.