Les nouvelles prévisions du budget de la compensation pour 2022 font état d'un besoin de plus de 32 Mds de dirhams, contre un montant de 16 Mds de dirhams budgétisés dans la Loi de Finances 2022, a annoncé Fouzi Lekjaa à l'issue du Conseil de gouvernement, ce jeudi. Le ministre assure que ces dépenses additionnelles ne vont pas aggraver le déficit.
La compensation nécessitera un montant de plus de 32 Mds de dirhams cette année. C'est un dérapage de 100% par rapport au montant initialement budgétisé dans la Loi de Finances. Et pour cause, l'inflation enregistrée sur les produits subventionnés par l'Etat, notamment le gaz, le blé et le sucre. A cela s'ajoute l'aide aux transporteurs qui nécessite une enveloppe de 452 MDH par mois et qui vient d'être renouvelée pour une troisième fois en juin.
Selon Fouzi Lekjaa, «à fin mai, 9,7 Mds de dirhams ont été dépensés pour subventionner la bonbonne de gaz, 3,3 Mds de DH pour le blé importé et 400 MDH pour le sucre. Nous aurons donc besoin de 17 Mds de DH additionnels dans le meilleur des cas, répartis comme suit : 9,8 Mds de DH pour le gaz, 6 Mds de DH pour le blé et 1,2 Md de DH pour le sucre.
Lorsqu'elles ont un caractère exceptionnel, le gouvernement peut autoriser ses dépenses par décret, et c'est cette option qui a été retenue sans recours à une Loi de Finances rectificative qui, elle, a pour but de modifier la structure des ressources et leur nature.
Fouzi Lekjaa assure que malgré ce dérapage, les équilibres macroéconomiques seront preservés, grâce notamment aux revenus du phosphate. "Nous allons tenir le défi de finir l'année en maintenant les subventions sans aggraver le déficit public", conclut-il.