Le Groupe AFD a lancé le 9 avril l’initiative « Covid-19 - Santé en commun » qui mobilisera au total 1,2 milliard d'euros avant l’été 2020 en réponse à la crise, en priorité en faveur des pays africains les plus vulnérables. Cette initiative s’inscrit dans le programme d’urgence de l’Union Européenne, doté de 20 milliards d’euros.
Au Maroc, l’AFD a mis en place une réponse immédiate au besoin de financement accrus de l’Etat suscités par la crise Covid-19, en anticipant la mise à disposition à court terme des fonds d’opérations en cours conformément à leurs objectifs. Au cours des trois prochains mois, près de 100 millions d’euros seront versés au budget de l’Etat afin de contribuer au financement du programme de stabilisation économique et sociale et près de 50 millions d’euros aux Entreprises Publiques marocaines.
Dans le même temps, le gouvernement marocain et l’AFD ont signé le 1er avril dernier un nouvel accord de prêt de 100 millions d’euros en appui à l’amélioration de la performance des communes. Ce programme vise à renforcer les capacités humaines et financières des collectivités locales qui sont également amenées à porter une partie des réponses de soutien face à la crise.
Maintenir l’accès des TPME au financement et soutenir le secteur privé
L’AFD a mobilisé deux lignes de crédit en faveur de FINEA et du Groupe Crédit Agricole du Maroc, permettant l’accès des TPME à des financements adaptés. Le versement des ressources financières dans les semaines suivant la déclaration de l’état d’urgence sanitaire, s’élève à 130 millions d’euros.
Proparco, la filiale du groupe AFD dédiée au secteur privé, est également engagée pour adapter son offre et ses modes de faire dans le contexte de crise. Particulièrement engagée en faveur du renforcement des systèmes de santé et de l’accès à des médicaments essentiels et de qualité au Maroc, Proparco a récemment procédé à une augmentation de capital pour le groupe Oncologie et Diagnostic du Maroc ("ODM"). Proparco a également, acquis, au cours du mois d’avril, aux côtés du fonds SPE AIF I, Saham Pharma, premier fabricant d'antibiotiques et l’un des principaux fournisseurs d'hôpitaux au Maroc. Une nouvelle opération dans le secteur de la santé devrait se matérialiser d’ici la fin de l’année 2020.
Préparer l’après-crise en soutenant de nouvelles politiques publiques de long terme
Le Groupe AFD devrait mobiliser au cours du second semestre 2020 entre 400 et 550 millions d’euros pour soutenir les nouvelles politiques structurelles et les réformes institutionnelles qui constitueront les leviers d’une sortie de crise.
Un programme de soutien des réformes du secteur de la santé et du système de protection sociale est d’ores et déjà en préparation avec le ministère de la Santé. En améliorant l’offre de soins et en appuyant l’extension de la couverture maladie, ce programme contribuera à renforcer la performance du système de santé et sa capacité à mieux résister et répondre aux menaces posées par l’épidémie.
L’AFD a également engagé des discussions avec le ministère de l’Agriculture, pour un programme de soutien à la stratégie Generation Green. Compte tenu des premiers enseignements de la crise sanitaire, ce programme visera notamment à accélérer la mise aux normes sanitaires des circuits de transformation et de commercialisation alimentaire.
L’Agence poursuivra, par ailleurs, son appui financier à la réforme de la régionalisation avancée et aux programmes de villes durables qui contribueront à la relance économique des territoires, ainsi qu’à leur résilience sociale et écologique.
Ces financements de politiques publiques de long terme seront accompagnés par la mobilisation d’expertise, notamment mise en œuvre par sa nouvelle filiale, Expertise France, qui renforcera la position de l’’AFD en tant que partenaire technique du Maroc.
« L’enjeu est d’abord de mobiliser à court terme des financements en faveur du programme de stabilisation économique et sociale. Mais il convient, dès à présent, de préparer la sortie d’une crise qui est d’autant plus profonde qu’elle questionne nos modèles de développement. On peut en craindre les conséquences économiques et sociales. Mais on peut aussi y voir une formidable opportunité pour accélérer des transformations structurelles et sociétales. Il est, en ce sens, évident que la demande citoyenne sera davantage celle d’une plus forte protection, sociale et environnementale. Il est aussi avéré que cette pandémie a un rapport avec la fragilisation de la biodiversité et le changement climatique. Et il est enfin souhaitable que la relance de l’économie internationale s’inscrive davantage dans des trajectoires d’économie décarbonée »,explique Mihoub Mezouaghi, Directeur de l’AFD au Maroc.