Le Crédit Agricole du Maroc en Bourse ? Plutôt en 2019 mais "ce n'est pas une annonce"
Tariq Sijilmassi, Président du directoire du Crédit agricole du Maroc s'est livré le 28 juillet dans les colonnes de Jeune Afrique. Il évoque la possibilité d'introduction en Bourse pour le Crédit agricole du Maroc.
"Le CAM s’est battu pour arriver à un niveau de capitaux qui soit conforme à la réglementation", a déclaré le patron de cette banque qui doit répondre à des impératifs de profitabilité, tout en assurant une mission d'intérêt général, notamment envers les agriculteurs. Sijlmassi estime que la banque est "bonne" en ratios de solvabilité, mais souhaite ne pas nous contenter de ce qu’exigent les textes et cherche un matelas de sécurité supplémentaire, à l’instar de ses collègues de la place.
Un ratio de solvabilité cible entre 13,5% et 14%
"Nos émissions de dette subordonnée passées et à venir nous amènent à une perspective de ratio de solvabilité allant de 13,5 % à 14 %", annonce Sijilmassi. Et d'ajouter qu'en ce qui concerne le ratio Tier 1, "nous sommes sur un taux de 9 % pile. Et il ne peut se renforcer que par l’injection de fonds propres, ce qui peut passer par l’introduction en Bourse de la banque". Mais Sijilmassi ne semble pas vouloir faire d'annonces avant l'heure. Il déclare juste après qu'il appartient aux actionnaires d’en décider la date. "Ce que je peux vous dire, c’est que nous déployons tous les prérequis nécessaires à cette introduction et pour assurer la protection future du petit épargnant", dit-il à Jeune Afrique.
Plutôt en 2019...
Questionné sur l'éventualité de cette introduction en Bourse pour 2018, Tariq Sijilmassi répond qu'"il table plutôt sur 2019, mais ce n’est pas une annonce". "Encore une fois, cela ne dépend pas de moi. Nous, nous travaillons : nous sommes sur un niveau de reporting trimestriel, nous mettons en place les outils internes nécessaires… Et je rappelle que, selon la loi qui institue le CAM, l’État doit rester majoritaire et conserver au minimum 51 % des parts. Nous en avons pour l’instant 75 %, ce qui nous laisse quand même une bonne marge de capitalisation sans qu’il soit besoin de nouvelle réglementation", conclut-il.
La banque participative pour octobre
Sur un tout autre registre, le Crédit agricole du Maroc (CAM) s’apprête à lancer Akhdar Bank, une filiale spécialisée dans la finance participative, annonce le journal en parallèle à cette interview. Après avoir reçu son agrément le 2 janvier, l’établissement n’attend que le feu vert des autorités, qui devrait arriver en octobre, selon Jeune Afrique. Cela devrait se concrétiser par l'ouverture d'une vingtaine d’agences. Budget de départ : 200 millions de dirhams, qui devraient être portés à 400 millions dès la première année.
Pour ce projet, le CAM s’est associé à la puissante institution Islamic Corporation for the Development of the Private Sector (ICD), qui sera actionnaire à hauteur de 49 % de la nouvelle entité. « Même avec Akhdar Bank, nous resterons focalisés prioritairement sur l’agriculture », précise Tariq Sijilmassi à Jeune Afrique.