Les acteurs de l’immobilier coté sont optimistes par rapport aux perspectives de l’année 2021, malgré les nombreux déséquilibres dont ils souffrent. Dans leurs commentaires à l'occasion de la publication des RFA2020, ils disent s'attendre notamment à une reprise palpable dès le 1er semestre.
Ainsi, Résidences Dar Saada écrit dans sa communication financière que «nous sommes très confiants par rapport à la reprise du secteur et à l'effet de rattrapage durant l'exercice 2021. En effet, le retard enregistré des achèvements a provoqué un glissement dans le temps des livraisons prévues, récupérable à partir de cette année».
Dans ce contexte, le promoteur a adapté son plan de développement en optant pour de nouvelles priorités. Premièrement, la poursuite de la politique d’orientation des ventes sur le stock de produits finis.
Deuxièmement, la focalisation sur l’achèvement des projets en cours de construction, tous standings confondus, et développement des projets disposant d’un taux de commercialisation important.
Par rapport à cette deuxième priorité, 4 249 unités étaient en cours de production à fin 2020 et 3 636 unités supplémentaires seront mises en chantier en 2021. L’ensemble de ces biens seront réalisés et livrés à partir de l’exercice en cours.
Addoha : revenus et résultats attendus en hausse au 1er semestre
«Compte tenu du décalage important qu’a subi le programme de production en 2020, de la reprise du rythme normatif de production dès le 4ème trimestre de 2020 et de la production en cours en Afrique de l’Ouest, le chiffre d’affaires et le résultat net consolidés devraient connaitre une évolution favorable dès le 1er semestre 2021», note pour sa part Addoha dans son rapport financier annuel (RFA).
Cette évolution favorable espérée s’est effectivement concrétisée. Le groupe Addoha annonce un chiffre d'affaires de 390 MDH au premier trimestre 2021, en hausse de 23% par rapport au premier trimestre 2020. Sur les 3 premiers mois de l’année 2021, les préventes ont connu une hausse de 9% par rapport au T1 2020 grâce à la bonne dynamique des projets en Afrique de l’Ouest et la reprise partielle de l’activité commerciale au Maroc.
Sur la période 2021-2023, le Groupe compte capitaliser sur son expérience dans les 3 premiers pays de l’Afrique de l’Ouest et compte l’étendre à d’autres pays qui présentent des potentiels de développement intéressants, tels que le Ghana et le Cameroun.
Au niveau local et compte tenu du ralentissement de la dynamique commerciale, le Groupe a procédé à la reconfiguration de certains projets, notamment à travers une réduction des mises en chantiers et la multiplication de l’effort de ventes pour les projets existants.
En Bourse, depuis la publication de ses réalisations au 1er trimestre, le dossier Addoha est recherché avec un effet d’entrainement (relatif) sur les autres valeurs du compartiment, particulièrement RDS.
Depuis le début de l'année 2021 et jusqu'au 25 mai, Addoha gagne 19,41%, RDS (+0,89%) alors que Alliances lâche 15,27%.
Les analystes tout aussi confiants
Outre les annonces des émetteurs, deux tendances récentes indiquent un redressement de l’activité de l’immobilier, selon les analystes de Valoris Securities qui ne cachent pas leur enthousiasme dans une note récente. Il s’agit d’une part de la hausse des crédits à l’habitat depuis septembre 2020, bénéficiant en plus d’une montée des financements participatifs sur ce segment avec, rappelons-le, En 2020, 7,3 milliards de DH de prêts destinés au financement de l'habitat produits par les banques marocaines. De l’autre, la hausse des volumes de transactions immobilières à partir du troisième trimestre 2020, particulièrement à Casablanca, sur la base des statistiques publiées par Bank Al-Maghrib. Les ventes avaient donc enregistré une hausse de 117,6%. Après cette hausse exceptionnelle, le nombre de transactions a baissé de 17,4% au T1-2021 après un T4 2020 exceptionnel. Le niveau de ventes au T1 2021 reste toutefois à un niveau supérieur à celui observé avant la crise sanitaire.
L’explication de ces deux facteurs repose sur les mesures entamées par l’État en vue de dynamiser le secteur, à savoir la suspension du référentiel des prix de l’immobilier par la DGI et la suppression des droits d’enregistrement étendue par la loi de finances rectificative de 2020 jusqu’en juin 2021.
«Ajoutons à cela que la baisse des prix en 2020, ainsi que le développement d’une épargne (par manque d’activité économique) inciteraient une partie des agents économiques à bénéficier des opportunités d’achat», précisent les analystes de Valoris Securities.
Y.S