L'étroitesse du jeune marché participatif au Maroc et la faiblesse structurelle de son circuit interbancaire ont souvent poussé les observateurs à penser que le financement participatif serait plus cher que le crédit bancaire classique. Mais ces hypothèses devaient être vérifiées sur le terrain, après le lancement des banques participatives, pour les valider. Un travail que nos confrères de La Vie Eco ont réalisé dans leur dernière livraison.
Sur les produits de "la banque au quotidien", la concurrence est rude. D'abord pour les banques participatives entre elles. Ensuite entre ces banques qui cherchent à se faire une place sur le marché et les banques conventionnelles. Sur ce volet, les coûts pour la clientèle sont plutôt semblables à ceux observés chez les banques classiques, avec même quelques avantages compétitifs pour les banques participatives : Absence de frais de tenue de compte chez certains et suppression des dates de valeurs chez d'autres, indiquent nos confrères de La Vie Eco. Sur le financement immobilier, un écart est observé en conditions de "terrain".
La Mourabaha un peu plus chère que le crédit classique
Mais les banques participatives sont surtout attendues pour leurs offres de financement, notamment pour les biens immobiliers. La Mourabaha, adaptée à ce type de financements, semble être plus chère que le crédit classique à en croire l'hebdomadaire. Ainsi, Pour un financement de 761.500 DH sur 20 ans, elle serait plus coûteuse de 3,3%.
Pour obtenir ce résultat, nos confrères ont comparé les deux formules pour un bien d'une valeur de 1.568.000 DH avec un apport personnel de 806.500 DH sur une durée de 20 ans. La mensualité ressort à 5.599 DH dans le cadre de la Mourabaha et 5.414 DH dans le cadre du crédit classique. Il faudra également compter 1.500 DH de frais de transfert de propriété dans le cadre de la Mourabaha. Au final, le coût global de l'opération est de 1.345.260 DH, contre 1.299.292 DH dans le cadre du financement classique.
Cette simulation a été réalisée hors coûts d'assurance et avec un taux de 5,3% dans le cadre du crédit bancaire classique.
En maîtrisant la volatilité des coûts relatifs au lancement et en s'adossant à des assurances Takaful performantes et compétitives, les banques participatives disposeront sans doute d'une marge supplémentaire pour réduire l'écart.