Cette enquête s’est déroulée sur deux phases : une phase quantitative avec l’administration de questionnaires en face à face auprès d’un échantillon de 2.026 particuliers et une seconde étape qui a consisté en l’administration d’un journal quotidien de paiement à 1.040 particuliers qui ont reporté de façon quotidienne pendant 3 jours l’ensemble des transactions financières réalisées et les moyens de paiement utilisés.
Cette étude s’est fixée pour objectifs, de mesurer et de comprendre les disparités en matière de recours aux différents modes de paiement, d’analyser les changements qui pourraient impacter à l’avenir l’utilisation des moyens de paiement et d’anticiper les facteurs de risque et les opportunités en vue de mettre en place des politiques de modernisation des paiements sécurisés qui soient adaptées aux spécificités du marché national, et particulièrement aux segments exclus. Les résultats de cette enquête serviront également de mesure d’autres aspects de l’Inclusion Financière notamment dans le cadre de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière, à savoir la pénétration et la notoriété des services financiers, les sources de financement, l’épargne et la gestion du budget.
L’enquête a fait ressortir que :
• Les écarts en termes de bancarisation entre le monde rural et urbain sont de (18%), et ceux entre les femmes et les hommes est de 20%.
• Les principaux freins d’accès sont le manque d’argent (71%), l’absence de besoin des services financiers d’une institution formelle (13%) et la non-disponibilité des documents nécessaires à l’ouverture de compte (9%).
En matière de moyens de paiement :
• Le cash est considéré comme étant le plus facile et rapide à utiliser (100%), permettant de contrôler les dépenses et permettant au destinataire de recevoir le paiement le plus rapidement.
• La carte bancaire, avec une part de 14%, est plus associée à la possibilité de garder une traçabilité des transactions effectuées, alors que l’utilisation du chèque (4%) est plus adaptée aux montants élevés et permet également de différer le débit du montant payé. L’utilisation de la carte ou le cash lors du règlement en magasin permet un gain de temps en comparaison avec les autres moyens de paiement. C’est le cas également pour l’utilisation de la carte lors des transactions en ligne (63% des sondés estiment ce gain à 15 minutes). Tandis que 44% des utilisateurs considèrent le transfert d’argent comme le plus coûteux.
En matière de sources de financement et d’épargne :
• Le prêt auprès des proches, famille ou amis, constitue le principal recours pour 68% des sondés, car jugé accessible (peu/pas de garanties demandées) et peu coûteux. Puiser dans l’épargne personnelle est également un recours fortement cité en cas de besoin de financement (42%) et concerne davantage les classes sociales les plus aisées et les personnes à niveau de scolarité supérieur. Les avances auprès des commerces constituent la 3ème source la plus utilisée (13%), suivies de la tontine (10%). Avec seulement 5% déclarant y avoir recours, le crédit bancaire est parmi les services les moins utilisés en cas de besoin de financement, principalement en raison de son coût (53%) et son inaccessibilité (29%).
• Quant à l’épargne, seulement 33% des sondés déclarent constituer une épargne qui inclut également les tontines.