Contrôle, gouvernance, règlement général des retraites, gestion financière... beaucoup de changements ont été apportés aux fonctionnement du seul régime de retraites qui ne connait pas de problèmes pour l'heure.
Concernant les adhérants, les principaux changements concernent l'ouverture sur les personnes individuelles et les personnes physiques qui emploient du personnel salarié. Ces deux statuts se rajoutent aux précédents. La caisse a par ailleurs supprimé la cotisation sociale (un montant faible versé annuellement par les adhérents au régime). La liquidation des droits des affiliés a également été revue en intégrant des délais de prescription et des coefficients d'anticipation et d'âge. Nous reviendrons en détail sur ce sujet dans de prochains articles.
En terme de contrôle, la CIMR a également revisité le fonctionnement de ses instances dirigeantes. Ainsi, en Assemblées générales, les adhérents admis aux réunions disposeront désormais d'un nombre de voix égal au nombre d'affiliés qu'ils représentent. Pour être admis, un adhérent doit disposer d'au moins 50 affiliés. Le nombre maximum d’administrateurs est ramené à 15 au lieu de 24.
Un impact sur la courbe actuarielle
Khalid Cheddadi (photo), PDG de la caisse, présentait dans l'après-midi de ce jeudi cette grande transformation de la CIMR, désormais sous contrôle de l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS).
Les prévisions actuarielles présentées et commentées par Cheddadi montrent qu'après transformation, la courbe actuarielle sur 60 ans s'aplatit légèrement. Sur le graphique ci-dessous la courbe actuarielle initiale est représentée en zone verte. La courbe rouge montre les projections actuarielles après transformation. En noir foncé, la courbe après intégration d'un minium de 2.500 adhérents individuels avec des cotisations de 200 DH. Un chiffre atteignable selon Cheddadi.
Aucun impact sur la politique de placement
Malgré l'intégration des ratios prudentiels de l'ACAPS, la politique de placement de la CIMR restera inchangée, explique son PDG. Dernièrement, à l'occasion de la présentation des réalisations financières de la caisse de pour 2015, Khalid Cheddadi avait annoncé qu'une étude a été réalisée fin 2015 avec des cabinets spécialisés pour revoir son allocation en fonction des segments que la CIMR est censée investir et de l'évolution de ses actifs.
Cette étude a abouti à une répartition cible de 50% en actions, 40% en obligations et 10% en immobilier et en infrastructures. En 2015, l'action constituait 55% du portefeuille de la CIMR et l'immobilier moins de 2%. Pour aller vers cette allocation cible, la CIMR n'a pas voulu agir rapidement et vendre une partie de son portefeuille d'actions pour se replacer sur l'obligataire et l'immobilier. Le management avait expliqué préférer la méthode douce en allouant les nouveaux fonds récoltés vers l'allocation cible. "Si on se met à vendre des actions on va faire tomber le marché", a annoncé Cheddadi. Et d'ajouter qu'en 2016, la CIMR sera peu active sur le marché actions, privilégiant une gestion plus passive de son portefeuille actions. Visiblement, la transformation annoncée pour 2017 n'impacte pas cette nouvelle politique de placement qui n'a pas été expliqée à nouveau dans le détail aujourd'hui. Il est important de le souligner. le management s'est arrêté au fait que la politique de placement annoncée est maintenue.