Boursenews : Jet Contractors lance une augmentation de capital de 268 MDH dont 200 MDH en numéraire. Qu'allez-vous financer avec ces nouvelles ressources ?
Omar Tadlaoui : Cette augmentation de capital a été structurée en 2 tranches. Pour la 1ere tranche, à souscrire en numéraire, Jet Contractors a pour objectif de renforcer ses fonds propres et d’améliorer ses ratios bilanciels. Avec notre positionnement actuel de general contractor, il nous est indispensable de consolider notre modèle de développement et faire face à un carnet de commandes en croissance, constitué de plus en plus de marchés de taille unitaire importante. En effet, aujourd’hui plus de 14 projets que nous avons en carnet dépassent les 100 Mdhs (Théatre de Rabat, CHU d’Agadir, Piscine olympique de Rabat…), ce qui n’était pas le cas en 2014.
Par ailleurs, la 2ème tranche de l’augmentation de capital est liée à l’acquisition de la société MCA. Il s’agit de la société qui a livré pendant les précédentes années le gros œuvre de tous nos projets en TCE. Cette acquisition permet aujourd’hui à Jet Contractors d’internaliser le maillon manquant de la chaîne de valeur de la construction, à savoir le génie civil.
Boursenews : Généralement, les investisseurs craignent un tassement des indicateurs financiers après une augmentation de capital et une dilution de la rentabilité. Est-ce que vos prévisions financières permettent d'éviter cette situation ?
Omar Tadlaoui : Effectivement cette crainte est légitime, une augmentation de capital se traduit par la création de nouveaux titres et donc mécaniquement un risque que les indicateurs de rentabilité soient dilués.
Tout d’abord, nous offrons aux souscripteurs la jouissance des actions au 1er janvier 2018. De ce fait, ils percevront les dividendes attachés à l’exercice en cours. Aussi, la performance attendue au titre de l’exercice 2019 devrait permettre de compenser cet effet de dilution. Le PE 2019 post opération serait au même niveau que celui de 2018 pré-opération, soit 5,9 x. Les autres ratios sont aussi en amélioration avec un EV/EBITDA de 4,5 en 2019 vs 4,6 en 2018 et un DY de 3,3% en 2019 vs 1,7% en 2018.
Boursenews : Pour vous et eu égard des prévisions financières et de la nouvelle dimension de la société, Jet Contractors doit continuer à être considérée comme valeur de croissance ou comme valeur plus mâture qui va se tourner vers la rémunération de ses actionnaires ?
Omar Tadlaoui : La mutation du business model de Jet Contractors a été initiée depuis 2014 avec un choix stratégique de se positionner sur le Tout Corps d’Etat. Aujourd’hui, et comme en témoignent les résultats 2017 et 2018, cette stratégie porte ses fruits avec une nouvelle dimension de la société et une capacité de création de valeur affirmée.
La marge opérationnelle de la société se situe désormais aux alentours de 22% avec une bonne maitrise du BFR qui devrait se stabiliser à 250 jours du CA.
Sur la base de ces hypothèses assez prudentes, la capacité de génération de cash sur la période prévisionnelle serait importante, permettant d’envisager une bonne rémunération des actionnaires. Dans notre business plan, on prévoit un taux de pay out de 30% en 2019, 40% en 2020 et de 50% à partir de 2021.
Sur la base du prix d’émission retenu à 350 MAD / action, le rendement de dividendes devrait atteindre 8,4% en 2022.