Récapitulatif des prévisions des institutions, nationales et internationales, pour la croissance économique marocaine en 2020 et 2021.
2020. Une année inédite et déroutante pour l’économie mondiale. Le Maroc ne fera pas l’exception et verra sa croissance économique amputée de plusieurs milliards de dirhams, sur fonds de crise sanitaire. Bien sûr, en plus de la pandémien d’autres éléments devraient concourir à la contraction du PIB 2020 du Maroc, la sécheresse notamment.
Dans ce contexte, les prévisions des institutions nationales et internationales sur la croissance varient.
La Banque mondiale table sur une récession de 4% en 2020, avant un rebond de croissance de 3,4% en 2021. Des prévisions annoncées en juin dans son rapport « perspectives économiques mondiales »
L’autre institution du Bretton Woods, le FMI, anticipe une récession de 3,7% de l'économie du Royaume et un chômage de 12,5%. Pour elle, le PIB devrait par la suite de se redresser de 4,8% en 2021. Ces projections n’ont pas été actualisées lors de la dernière mise à jour de juin où elle prévoit une récession mondiale plus profonde (-4,9%) que celle annoncée en avril (-3%).
La BERD, elle, s’attend à une contraction moins sévère de 2% en 2020 -toujours sous l’effet de la pandémie- suivie d’une reprise de 4% en 2021. Un scénario fondé sur un retour à la normale au second semestre de l’année.
Un -5,2% pour Bank Al-Maghrib
La Banque centrale marocaine est la dernière institution à avoir actualisé ses projections de croissance. Selon elle, l’économie accuserait une contraction de 5,2% en 2020, la plus forte depuis 1996 (contre une projection de 2,3% en mars dernier). Bank Al-Maghrib pense que la croissance marquerait un rebond à 4,2% en 2021.
Pour sa part, le HCP n’a encore pas formulé de prévisions pour l’année pleine de 2020. Toutefois, pour le 2ème trimestre, le statisticien national indique que la croissance économique nationale sera amputée de 8,9 points, au lieu de -3,8 points prévu au 7 avril. Dans ces conditions, le PIB global devrait régresser de 6,8% au deuxième trimestre 2020, en variation annuelle.
Le Centre marocain de conjoncture (CMC) prévoit également une contraction de la croissance en 2020. La configuration des prévisions sectorielles retenues pour le scénario de référence a permis de dégager un taux de croissance négatif conjecturable du produit intérieur brut à prix constants de l’ordre de -3,2% pour l’exercice 2020.
…En attendant la Loi de Finances rectificative
Pour ce qui est des projections du département des Finances, elles sont toujours attendues dans la prochaine Loi de Finances rectificative prévue pour les jours qui viennent : hypothèses de croissance, de déficit, de demande internationale, de campagne agricole,… seront au menu.
Au final, il est à noter que ces prévisions restent sujettes à des révisions plus ou moins importantes au fur et à mesure de la publication de nouvelles données, de l’évolution de la conjoncture mondiale et de l'impact des plans de soutien sur l'économie nationale. D’ailleurs Jouahri, lors du dernier conseil de BAM, a avoué que les incertitudes sont maximales : "Je ne saurais conclure sans rappeler le niveau exceptionnellement élevé de l'incertitude qui entoure les prévisions que je viens de présenter
", avait-il noté.
Y.S