Peut-on encore parler des OPCVM comme d’une solution d’investissement méconnue ou réservée aux initiés ? Au Maroc, ce marché en pleine croissance gagne en visibilité, et ce n’est pas un hasard. Lors de la deuxième édition du Salon de l’Épargne, Kamelia Mourad, directeur du développement, et Bouchra Nekkas, responsable des placements, ont détaillé comment leur société entend démocratiser l’accès aux OPCVM tout en répondant aux attentes d’une clientèle de plus en plus exigeante.
L’histoire de CIH Capital Management est née de l’acquisition stratégique d’une société de gestion existante (BMCI Asset Management), adossée à l’expérience de 26 ans en gestion d’actifs et la solidité du groupe CIH. Une opération qui a permis à la nouvelle entité de démarrer sur des bases solides, avec une offre diversifiée de 47 fonds qui couvrent tous les segments : institutionnels, entreprises, et épargnants particuliers. Cet élargissement de l’offre s’inscrit dans une dynamique qui vise à démocratiser l’épargne collective, encore méconnue de nombreux ménages marocains.
CIH Capital Management n’a pas perdu de temps. Un an après avoir pris son envol, la société affiche une progression fulgurante de ses encours. «Nous avons doublé les actifs sous gestion qui ont atteint 20 milliards de dirhams, tout en intégrant efficacement le réseau CIH et en conservant la confiance des clients historiques de BMCI», a annoncé Kamelia Mourad, directeur du développement de la société de gestion.
Aujourd’hui, le marché marocain des OPCVM représente quelque 660 milliards de dirhams, soit près de 45% du PIB. Mais il reste dominé par les investisseurs institutionnels, avec les compagnies d’assurance et caisses de retraite cumulant 350 milliards de dirhams. En revanche, les ménages, qui représentent à peine 8% des encours, incarnent un potentiel énorme de croissance.
«La démocratisation de l’épargne collective est essentielle pour inclure davantage de particuliers dans cette dynamique. Ce segment, bien que marginal pour l’instant, offre les marges de progression les plus importantes», a souligné Kamelia Mourad.
Lors de son intervention, Bouchra Nekkas, responsable des placements, a détaillé l’offre de CIH Capital Management. L’objectif est de répondre aux attentes des différents profils d’investisseurs grâce à une gamme variée :
-Fonds monétaires : CIH Cash et CIH Monétaire Plus, idéaux pour les placements courts (moins de six mois), offrent des rendements compétitifs (2,9% à 3%) avec une liquidité quotidienne.
-Fonds obligataires : CIH Obligation cible des rendements de 4% à 5% pour des horizons de trois ans, combinant performance et sécurité.
-Fonds diversifiés : CIH Épargne (20% en actions) et CIH Patrimoine (40% en actions) permettent une exposition progressive au marché actions, adaptés aux investisseurs prudents ou modérément dynamiques.
-Fonds actions : CIH Action propose un rendement espéré de 15% à 17%, recommandé pour un horizon de cinq ans et plus.
Le moment n’a jamais été aussi propice pour investir dans les OPCVM, selon les intervenantes. «Les perspectives de hausse des taux offrent des opportunités sur les fonds obligataires, tandis que le marché actions marocain, riche en titres de qualité, est soutenu par des relais de croissance solides», a expliqué la responsable des placements.
Dans ce contexte, CIH Capital Management mise également sur l’innovation et la digitalisation pour simplifier l’accès à ses produits. «Nous souhaitons que l’épargne collective soit à la portée de tous, en particulier des jeunes, des femmes, et des fonctionnaires», a insisté Kamelia Mourad.
Au-delà de leur diversification, les OPCVM offrent des avantages notables. Ils permettent une gestion déléguée par des experts, une fiscalité avantageuse (20 % pour les obligations et 15 % pour les actions, contre 30 % pour les dépôts classiques), et une liquidité adaptée à tous les besoins. «Ces véhicules financiers ouvrent la porte aux marchés pour les épargnants, même ceux ayant une connaissance limitée des investissements», a ajouté Bouchra Nekkas.
Au final, CIH Capital Management affiche une ambition claire : atteindre à terme une part de marché équivalente à celle de CIH Bank, soit entre 5% et 8%, tout en poursuivant sa mission d’éducation financière. «Notre vision est de fédérer l’épargne pour financer la croissance économique et accompagner le développement de l’économie nationale dans le cadre du nouveau modèle de développement», a conclu la directrice de développement.