CIH Bank est à mettre dans la case des entreprises qui auraient connu une année 2020 de tous les records si la crise sanitaire n'était pas passée par là. Son total bilan progresse en effet de 12% à fin juin pour s'établir à 84,2 Mds de dirhams, profitant d'une hausse de 19,2% des dépôts clientèle et de 13,3% des ressources marchés. Les crédits ont eux progressé de 17,2% par rapport à juin 2019 et de 9,2% depuis fin 2019. On notera au passage la poursuite de la diversification des crédits avec des crédits hors immobiliers en hausse de 29,7% sur un an.
Ces chiffres viennent consolider la position du groupe dans le paysage bancaire marocain. Puisque sur un horizon plus long, on constate en effet que le total bilan de CIH Bank a progressé de 15,3% en moyenne sur la période 2016-2019, en comptes sociaux, là où le total bilan du reste des banques a progressé en moyenne de 6%. Sur la même période, les dépôts ont progressé de 16,6% contre 3% en moyenne pour le secteur, profitant du passage pour la première fois de la part de marché sur les dépôts à vue au-delà de la barre des 4% à fin juin 2020.
La progression des parts de marché a eu un impact favorable sur le produit net bancaire qui s'est envolé de 17% au premier semestre. Mais l'impact de la pandémie sur le coût du risque pour 174 MDH et la contribution au fonds Covid avec quasiment un tiers des bénéfices a considérablement fait reculer le résultat net part de groupe ce semestre.
Lotfi Sekkat, PDG de la banque et Younes Zoubir, DGA adjoint en charges des Finances, insistent sur le caractère prospectif et anticipatif de la charge du risque en prévision d'une période difficile en 2021 pour l'économie et les entreprises. "Il faut préparer l'avenir" a déclaré Lotfi Sekkat en conférence de presse digitale ce mardi.
Le top management du groupe bancaire explique qu'il continuera son effort de provisionnement au deuxième semestre afin de parer à toute éventualité liée à la Covid-19, pronostiquant que la charge du risque des banques devrait peut-être revenir à des niveaux normatifs à partir de 2022 voire au-delà, dépendamment de l'évolution de la situation. “On ne peut pas encore parler de compensation ou autre. Il faut continuer l'effort et constituer des matelas supplémentaires” a indiqué Lotfi Sekkat qui écarte pour le moment tout besoin additionnel de fonds propres pour la banque.