Lundi 29 Juin 2015

CDG : Dans tous les bons coups

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La CDG va débloquer officiellement quelque 300 MDH dans le cadre du projet du Groupe PSA Peugeot-Citroën. C’est beaucoup moins que l’effort financier consenti pour le projet Renault Tanger. Mais l’investissement semble tout autant très intéressant.

 

Il s’est fait tout petit. Mais il est bien-là. Toujours. Le Groupe Caisse de dépôt et de gestion a, en effet, une fois de plus, répondu à l’appel en s’impliquant dans un nouveau projet structurant pour l’économie nationale. En cela, l’investissement de 6 Mds de DH nécessaire pour mettre sur pied l’usine de PSA à Kenitra, le groupe français ne le consentira pas seul. Le bras financier de l’Etat y contribuera à hauteur de 5% du montant total, soit 300 MDH. Cela reste a priori faible, comparé notamment au montant déboursé pour mettre sur pied l’usine Renault Tanger. Cette unité a mobilisé pour sa réalisation une enveloppe d’un milliard d’euros, dont pratiquement la moitié (49%) apportée par la Caisse de dépôt et de gestion. Cela amène donc à s’interroger sur la logique à laquelle répondent ces deux investissements de la CDG. Dans le cas du projet PSA, la Caisse pouvait-elle notamment prétendre à un apport plus conséquent ?

 

Pour un expert de la place, deux points essentiels peuvent justifier le fait que la participation de la CDG dans le projet PSA soit plus faible. Il y a d’abord «la nature différente du projet du PSA, avec un taux d'intégration supérieur (60% à 80% contre 40%), ainsi que la fabrication de moteurs et la mise en place d'un centre de R&D», souligne-t-il, non sans faire remarquer que «ces deux derniers éléments nécessitent certainement davantage de précautions en termes de confidentialité, notamment vu le partenariat de Renault avec la CDG». Ensuite, conclut-il, «l'installation de l'usine dans Atlantic Free Zone, développée par MedZ (filiale de la CDG, ndlr), fait que la CDG est déjà impliquée en amont dans le dossier, ce qui augmente implicitement son taux de participation aux investissements dans l'usine de PSA». Toujours est-il que même avec une participation de 5% officiellement déclarés, cela reste une bonne affaire, vu la nature et le potentiel de développement qu’offre ce projet.

 On s’éloigne donc de plus en plus de l’époque où la CDG était régulièrement appelée à la rescousse pour sortir des turbulences les canards boiteux de l’Etat, ces établissements publics à la santé financière défaillante. Aujourd’hui, même si elle est impliquée dans tous les grands projets structurants du Royaume, la Caisse doit être performante pour rentabiliser ses ressources. Ce souci de recherche de performance légitime peut-être le choix opéré par l’ex-patron, Anas Alami, de réduire, voire céder entièrement les participations financières du groupe pour se concentrer exclusivement sur l’immobilier, le tourisme et la gestion des retraites. Maroc Leasing, Sofac et Atlanta ont ainsi fait les «frais» de cette stratégie. Reste à savoir si l’actuel DG, Abdellatif Zaghnoun, qui va bientôt boucler 5 mois à la tête de l’établissement, confortera cette option stratégique. 

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