Vendredi 15 Janvier 2016

Bourse: six secteurs à la loupe

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La Société de Bourse Upline securities a passé en revue les perspectives des secteurs cotés pour cette année 2016. Nous vous proposons de découvrir les opportunités et les menaces qui pèsent sur six d'entre eux. Tour d'horizon.

Banques :

Bien que les banques marocaines soient reconnues par leur solidité et leur stabilité, en plus du fait qu’elles bénéficient d’une supervision constante et rigoureuse de BAM et d’une potentialité de croissance incontestable, elles sont toutefois soumises à certaines menaces et présentent certaines faiblesses qui les fragilisent. En effet, les banques ont du faire face à une forte montée du risque au détriment de la rentabilité à cause de certaines difficultés qu’ont rencontré certains secteurs marocains en l’occurrence le raffinage, la sidérurgie et l’immobilier. De plus, la décélaration des crédits liée principalement au ralentissement de la demande émanant des entreprises inhibe également leur croissance. Par ailleurs, une autre faiblesse et non des moindres concerne la concentration des activités de marché sur quelques opérateurs de la place qui se traduit par un éventuel manque à gagner. Toutefois, les menaces relatives au secteur bancaire se composent de la lenteur du rythme de la reprise de la zone euro, qui est communément le principal partenaire du Royaume, de l’instabilité politique dans les pays de l’Afrique Subsharienne qui risque d’impacter la contribution des activités à l’international des trois grands groupes bancaires marocains (Attijariwafa Bank, BCP et BMCE) mais aussi d’une recrudescence de la concurrence qui cause une pression sur les marges. Enfin, l’évolution de l’activité du secteur bancaire devrait être à l’image du ralentissement de la croissance prévu en 2016.

Assurances :

L’absence d’une offre structurée pour la population à faible revenu et une forte dépendance de la rentabilité du secteur aux performances du marché actions sont les principales faiblesses qui mettent à mal le secteur des assurances, bien que ce dernier réalise une marge de croissance importante du marché national. Par ailleurs, la baisse des tarifs pour palier à la concurrence acharnée impacte négativement le résultat technique des assureurs, le recul du marché de l’automobile ainsi que le contexe morose des marchés financiers constituent des menaces pour ce secteur.

BTP & Matériaux de construction :

Malgré le fort soutien par l’Etat du secteur immobilier et une existence d’importantes capacités de production, le secteur du BTP & Matériaux de construction revêt plusieurs faiblesses qui le contraignent à dépasser le cap. Notons dans un premier temps que pour le ciment et la sidérurgie, les capacités de production sont mal utilisées et se veulent par conséquent excédentaires et que le coût de revient des opérateurs du secteur est impacté par les coûts élevés de l’énergie. Dans un second temps, il est à considérer que la branche de matériaux de construction contribue très faiblement aux efforts d’exportations avec en plus une main-d’œuvre peu qualifiée pour le BTP. Enfin, l’aciériste national, SONASID, souffre d’un marché à l’export qui devient de plus en plus incaccessible d’où la diminution de 12,5% de son CA qui a contribué négativement à -1,2 point à la croissance du CA du secteur. Ce secteur ne semble pas être prêt de s’en sortir étant donné les nombreuses menaces qu’il doit contourner. Déjà, la mise en service à horizon 2018 par la Holding Anouar Invest d’une cimenterie dans la région de Settat d’une capacité de production de 2,2 millions de tonnes est clairement considérée comme une menace concurrentielle. Ensuite, la montée du risque sur le marché engendrant un durcissement des conditions d’octroi des crédits immobiliers conjuguée à une augmentation des délais de paiement qui va se traduire par une montée des difficultés de trésorerie constituent tout autant des menaces pour les entreprises du secteurs. Enfin, et cette fois relativement à l’international, le secteur sera menacé par la baisse des prix du rond à béton en provenance de la filière à hauts-fourneaux, du fait de l’effritement du prix du minerai de fer.

Immobilier :

Rareté de la main-d’œuvre hautement qualifiée, persistance de la déclaration partielle des prix de vente par certains promoteurs et un niveau du BFR des sociétés cotées encore élevé en plus d’un cycle d’exploitation long, sont autant de faiblesses qui se ruent au secteur de l’immobilier qui subit depuis 2014 une léthargie qui s’est poursuivie en 2015. Toutefois, malgré que les sociétés cotées du secteur disposent d’une réserve foncière et de projets diversifiés géographiquement, il existe un renchérissement du foncier notamment dans les milieux urbains qui consitue une menace pour le secteur. Enfin, en plus d’une baisse considérable des mises en chantier du social au premier semestre 2015 qui a visiblement contracté la demande, il est à noter qu’un important recul de la production de la part de certains promoteurs pourrait engendrer une accentuation du déficit en logements.

Télécoms :

Ayant privilégier la croissance par le Data plus que par la voix, l’année 2015 a connu une poursuite de la baisse tendancielle des prix. Aux télécoms, on doit en plus d’une forte capacité financière se conjuguant à des infrastructures télécoms développées et des investissements récurrents dans la technologie, une présence dans divers pays africains permettant de créer des synergies. Mais le secteur des télécoms comportent également des faiblesses dont les principales sont : il s’agit d’un secteur considérée comme étant fortement capitalistique et que du fait de sa taille, les coûts fixes se veulent importants alors que les prix de communication sont faibles du fait de l’acharnement concurrentiel.

Mines :

Le Royaume se dote de plusieurs forces relativement au secteur minier : des faibles coûts de production comparativement aux producteurs internationaux, une diversité des métaux produits et des projets diversifiés de projets à développer. Face à ces forces, des faiblesses sont à relever. Notons d’abord une réduction des couvertures lors des périodes de baisses des cours qui renchérit l’exposition des revenus au mouvement baissier. Ensuite, le cas Managem a prouvé que suite au développement de plusieurs projets de façon simultanée, cela se traduit par une pression sur la trésorerie. En ce qui concerne les menaces, le Tapering américain a asséché les liquidités destinées aux marchés des matières premières et a par conséquent pesé sur l’évolution des cours des métaux. Enfin, il est à prévoir que la hausse des taux de la FED annoncée pour 2016 risquerait d’orienter les investisseurs vers les marchés financiers.

 

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