Sur les marchés actions, les prises de bénéfices et les corrections sont des phénomènes inévitables, des sas de décompression nécessaires pour une ascension durable et plus saine. Mais à la Bourse de Casablanca, ces soubresauts semblent toutefois avoir perdu leur pouvoir de nuisance cette année, et ne parviennent pas à véritablement freiner l'élan haussier en cours, et ce malgré des indicateurs techniques qui pourraient parfois laisser présager le contraire.
La plus longue correction n'a duré que 10 séances
Forts d'une progression de 10% sur l'année, dopée par la solidité des résultats des entreprises et de bonnes perspectives macroéconomiques, les investisseurs affichent une sérénité à toute épreuve face aux ajustements de marché. Les prises de bénéfices observées récemment n'ont eu qu'un impact limité et de courte durée (9 séances pour la plus longue phase baissière, comme visible le graphique ci-dessous). Faut-il y voir le signe d'une tendance de fond solide, appuyée par une confiance inébranlable des investisseurs ?
Plusieurs facteurs convergents expliquent ce comportement. Tout d'abord, les signaux micro-économiques émanant des entreprises cotées restent globalement encourageants et confirment la solidité des perspectives de quasi-totalité des secteurs. Les publications trimestrielles à venir devraient conforter cette tendance positive et alimenter l'optimisme des investisseurs, surtout que les commentaires des chefs d'entreprises, aussi bien à l'occasion des communiqués annuels, des conférences de résultats que dans les rapports financiers annuels montrent un optimisme réel des dirigeants.
Cette dynamique s'inscrit également dans un contexte de marché obligataire plutôt calme et prévisible, soutenu par l'aisance financière du Trésor.
Ainsi, les opérateurs semblent avoir pris la mesure du potentiel à long terme de la Bourse cette année, soutenus par des signaux macro et microéconomiques encourageants et un contexte de marché favorable.
Les financières agissent en stabilisateurs
Et si les corrections peuvent survenir à tout moment, elles ne devraient pas remettre en cause la tendance haussière de fond qui caractérise la place. Pour les investisseurs patients et disciplinés, ces phases de baisse offrent des opportunités d'achat précieuses pour renforcer leur exposition sur certains dossiers. Et d'un point de vue général, alors que le Masi Small&Mid Cap connaît l'une de ses meilleures années grâce à l'immobilier et le BTP, le secteur bancaire joue lui le rôle de défenseur central de la valorisation globale du marché. Les titres bancaires affichent en effet des P/E bas ce qui permet à la Bourse de rester globalement bien valorisée. Il a ainsi fallu un petit sursaut des banques ces deux dernières semaines, les investisseurs se positionnant avant les trimestriels, pour permettre au Masi de franchir les 13.500 points sans difficultés.
Y.S