Les discours de la séance plénière confirment le rôle moteur des marchés des capitaux africains dans la relance économique du continent
Lors de la séance d’ouverture, la Ministre de l’Economie et des Finances, la Présidente de l’Autorité marocaine du marché des capitaux, le Président de l’Association des bourses africaines (ASEA) et le Président du conseil d’administration de la Bourse de Casablanca ainsi que son Directeur Général, ont tous été unanimes sur la pertinence de la thématique choisie pour cette 24ème conférence.
Au vu du contexte économique actuel, le rôle saillant que devraient jouer les bourses africaines dans la relance économique du continent n’est plus à démontrer. Le programme de la conférence a essayé ainsi de répondre à la question du comment.
L’état des lieux dresse qu’en Afrique, « la relance post Covid-19 nécessite la mobilisation de fonds importants de 252 milliards de dollars », selon une déclaration de Macky Sall, Président du Sénégal, lors de la 76ème session de l'Assemblée générale de l'ONU. Un constat ressorti lors de cette plénière comme un fait auquel il faudra faire face notamment en mobilisant les marchés des capitaux. Le Maroc, pays hôte de cette conférence, a été exemplaire puisqu’il a d’ores et déjà relevé le rôle important et prioritaire de la Bourse de Casablanca comme présenté dans le Nouveau Modèle de Développement.
« Redynamiser la Bourse de Casablanca sera la première étape pour faire émerger le Maroc comme première place financière de la région. Que cela soit pour faire face aux enjeux du développement ou aux impératifs de relance suite à la crise actuelle de la Covid-19, les marchés des capitaux joueront un rôle majeur dans le Nouveau Modèle de Développement du Maroc. En particulier, le développement de la Bourse de Casablanca sera crucial pour le développement de ces marchés… ». Extrait du NMD.
C’est ainsi que l’objectif de la conférence était de répondre à différentes questions. Comment les marchés des capitaux peuvent accélérer la reprise économique post-Covid, financer les gouvernements et les infrastructures du continent, aider les entreprises publiques à financer leur développement et à diversifier leurs sources de financement ainsi que mobiliser les capitaux nécessaires au développement des PME, en quête d'opportunités d'expansion et de création d'emplois.
L’émergence des bourses africaines au centre du débat des six panels programmés dans la conférence
Le premier panel consacré à comment préparer le terrain pour accélérer le développement des marchés financiers en Afrique et modéré par l’expert financier international Christopher Charlier, a connu la participation d’intervenants de renom de la Finance à l’instar de Mohamed Farid Saleh, le président de la Bourse égyptienne. Comme expliqué par Nandini Sukumar, Présidente de World Federation of Exchanges, ce panel a identifié le rôle crucial des gouvernements qui doivent travailler avec la Bourse pour créer l’environnement adéquat qui permet aux entreprises de s’introduire en bourse.
Le Financement des Gouvernements, des Entreprises publiques et des Infrastructures du continent est le thème qui a été débattu lors du 2ème panel. Ce dernier a été modéré par Richard Eckrich, chargé de l’Investissement à SFI pour la région Moyen Orient et Afrique et a connu la participation de plusieurs experts africains et internationaux dont Michael Wagner du cabinet Oliver Wyman, Olumide Bolumole de la Bourse nigérienne et Opuiyo Oforiokuma du Fonds Africa50 pour l’accélération des infrastructures. Le panel a mis en relief l’importance du financement des Entreprises et Etablissements Publiques par les bourses africaines. En effet, le défi particulier en Afrique est d’obtenir la hauteur, la profondeur, la variété et la liquidité nécessaires. Les bourses pourraient être, pour les entreprises publiques, un moyen pour le gouvernement de lever des capitaux en les introduisant en bourse.
Le 3ème panel a eu pour thématique ‘Anticiper l'avenir des technologies disruptives : tendances clés et défis de mise en œuvre dans le secteur des marchés financiers’. Modéré par Selloua Chakri, Directeur Général de SCL Advisory Limited, ce panel a mis les nouvelles technologies au centre du débat et les a placées comme levier de développement des bourses africaines. En effet, il s’agit de faire un premier pas en investissant dans une preuve de concept, en expérimentant de nouvelles technologies, en s'associant à des bons fournisseurs. Il est nécessaire de s’adapter aux nouvelles technologies qui sont des catalyseurs. Dans le cas contraire, cela pourrait empêcher toute organisation d’aller de l'avant.
Quant au quatrième panel, il a eu pour sujet ‘Comment l'économie africaine est devenue cool : La montée en puissance d'une classe d'actifs’. Modéré par Charles Robertson, Economiste en chef Monde et Responsable de la macro stratégie chez Renaissance Capital, ce panel est revenu sur le développement des marchés des capitaux africains ainsi que leurs potentiels. Ainsi, au cours des dix dernières années, les taux de croissance dans de nombreux pays africains ont été très élevés, faisant des marchés africains et des échanges africains de formidables opportunités.
Le 5ème panel a porté sur le Financement des PME par le marché et a connu la participation du Directeur Général de la Bourse de Nairobi, Geoffrey O. Odundo, du Vice –président de la Bourse de Botswana, Thapelo Tsheole, de Shanthi Divakaran de la Banque Mondiale et de Nasser Seddiqi, Directeur des opérations financières et marchés à l’AMMC. Dans ce panel, il a été question de développer et promouvoir des sources alternatives de financement pour les PME afin de préserver leur potentiel de croissance. Justement, le marché des capitaux a pour rôle de compléter les solutions existantes et d’apporter des financements adaptés à cette catégorie d'entreprises qui occupe une place majeure dans la plupart des économies, notamment dans les marchés émergents et les pays en développement.
Le dernier panel tenu sous le thème ‘Qui a peur de l'investissement à impact ?’, a été modéré par Shameela Soobramoney, Directeur de la durabilité chez la Bourse de Johannesburg avec la participation, notamment de Neil Gregory de l’IFC, Karim El Hnot de Société Générale Maroc et Rachid El Achhab de CDG Capital Gestion. Ce panel a mis la lumière sur l’importance de l’investissement durable. Ce dernier qui constitue une véritable philosophie d'investissement innovante, présente plus que jamais une opportunité pour mobiliser les sources de financement publiques et privées nécessaires à une croissance durable et inclusive en Afrique.