Mercredi 22 Mars 2017

Banques : Comment Jouahri veut mettre fin à la guerre des taux

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Bank Al-Maghrib adresse une lettre au GPBM rappelant les banques à l'ordre sur "la concurrence anarchique" sur les taux. 
 
La guerre des taux s'impose de plus en plus comme une problématique de place pour les banques marocaines encore très dépendantes de leurs marges d'intérêt qui constitue en moyenne près de deux tiers de leurs revenus. Toutes affirment chercher des relais de croissance sur les commissions bancaires à travers la banque en ligne et des services à plus forte valeur ajoutée, mais le temps nécessaire à la transformation de la structure de leurs revenus est long. Suffisamment en tout cas pour pousser la Banque centrale à sortir de ses gonds et imposer "une trêve" dans la guerre des taux. 
 
Interrogé lors de sa toute première conférence de presse de l'année sur la concurrence acharnée que se livrent les banques sur les taux des crédits, le Wali de Bank Al-Maghrib a estimé que certaines pratiques peuvent être nuisible au secteur bancaire. «J’ai envoyé une lettre au GPBM en leur rappelant le risque de taux qui peut naitre. Certaines banques appliquent un taux de 4,3% fixe sur une période de 25 ans. Le GPBM (Groupement professionnel des banques du Maroc) lui-même m’a demandé de les rappeler à l’ordre», assure-t-il, pour mettre fin à une «concurrence anarchique». Ces pratiques, selon le Wali, constitue un risque de taux, et porte atteinte à la solidité et à la rentabilité de la banque elle-même. Reste à savoir si l’injonction sera-t-elle entendue ?
 
Si la banque centrale demande aux banques de lever le pied, c'est parce que certaines vendent du crédit quasiment à perte. Elles affichent des hausses considérables sur leurs encours, surtout dans le leasing et le crédit immobilier, sans que cela ne se retrouve ni dans leur PNB, ni dans leurs marges. Une course à la préservation des parts de marché que Bank Al-Maghrib juge risquée, surtout que les banques marocaines subissent historiquement un risque de concentration de leurs crédits. 
 
En attendant, le consommateur est le seul à ressortir gagnant de la bataille. 
 

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