La croissance du PIB réel du Maroc devrait s'établir à 3,1% en 2018, contre 4,1% en 2017, une année où la saison agricole a "été exceptionnellement bonne", selon la Banque africaine de développement (BAD).
Une grande partie de la croissance réalisée en 2017 "serait portée par la hausse de la valeur ajoutée de l'agriculture qui a progressé de 16,1% en 2017", indique un rapport de la Banque sur "les perspectives économiques en Afrique - 2018", présenté mercredi dans la métropole économique ivoirienne, Abidjan.
"En plus des conditions climatiques favorables, l'excellente performance du secteur agricole en 2017 est liée à l’augmentation de 52 % de l’utilisation des semences certifiées (1,66 million de quintaux contre 1,09 million en 2016) et aux bonnes performances de l’élevage, des cultures maraichères, des fruits et de la pêche", ajoute la BAD.
Concernant la valeur ajoutée non agricole, "elle a progressé plus doucement (3,1%), mais sa croissance a été supérieure à celle de 2016 (2,2%), tirée principalement par les services et les activités extractives", selon le rapport.
Quant à "l'évolution des indicateurs macroéconomique", la BAD précise qu'en 2017, le Maroc a poursuivi sa politique d’assainissement des finances publiques entamée en 2011, soulignant que le déficit budgétaire devrait atteindre 3,6 % du PIB en 2017 contre 4,1 % en 2016, et est projeté à 3 % en 2018.
Les échanges extérieurs devraient s’améliorer par rapport à 2016 grâce à la baisse des importations de blé, due à la hausse de la production et à la limitation des importations, et à l’évolution des exportations résultant des "nouveaux métiers" dans l'automobile, l'aéronautique, et l'électronique, entre autres.
En prix constant, estime le rapport, les exportations devraient augmenter de 5,1 % en 2016 à 6,6 % en 2017, puis à 6 % en 2018. Malgré l’alourdissement de la facture énergétique (30 % en 2017), la croissance des importations est descendue à 5,7 % en 2017 contre 7,2 % en 2016, en raison d’une diminution de 22 % des importations céréalières.
Concernant le déficit du compte courant, il est estimé à 4 % du PIB pour 2017 contre 4,4 % en 2016. Cette amélioration, explique la BAD, est due à l’augmentation de l’investissement direct étranger (32 %) et aux envois de fonds des migrants (2 %) par rapport à 2016.
Par ailleurs, la dette publique est en baisse et estimée à 63 % du PIB pour 2017 contre 64,7 % en 2016. Selon la BAD, l’inflation devrait rester faible (0,7 %) en 2017.
Déclinant une série de "facteurs positifs" pour l'économie nationale, la BAD indique que le Maroc s’est engagé dans la mise en oeuvre d’une décentralisation fiscale, une réforme complète de la fonction publique, un contrôle renforcé des entreprises publiques et un meilleur ciblage des dépenses sociales pour protéger les couches vulnérables de la population.
Aussi, les stratégies sectorielles lancées par le Maroc à la fin des années 2000 pour transformer son économie et renforcer sa résilience "donnent leurs résultats".
De même, le plan Maroc vert a permis de diversifier les sources de croissance et d’augmenter la productivité agricole, renforçant ainsi la résilience du PIB agricole. En 2017, une nouvelle charte d’investissement a remplacé celle de 1995, pour faire du plan d’émergence industrielle un plan d’accélération industrielle.
"Le développement du secteur automobile grâce à l’attraction de l’investissement direct étranger, des coentreprises et de l’intégration industrielle locale commence à faire des émules dans d’autres secteurs, tels que les énergies renouvelables", note la BAD.