Les professionnels étaient réunis à l'occasion de leur Assemblée générale ordinaire, organisée sous le thème «L'intermédiaire d'Assurances au Maroc réclame sa juste commission». Boubrik était attendu pour désamorcer la colère des agents et courtiers. Ces derniers estiment être en marge de la croissance du secteur. Selon eux, la profession est faiblement rémunérée, d'autant plus que les compagnies ont tendance à externaliser certains coûts administratifs dans les cabinets qui ne se rémunèrent pas dessus (résiliations, attestations, etc.). L'UMAC pointe surtout du doigt les faibles commissions qui mettraient en danger ses membres : 40% des agents et courtiers ne rentreraient pas dans leur charge, selon l’UMAC.
Une tendance qui va s'accentuer
Appelé à jouer aux arbitres dans cette lutte interminable entre agents et compagnies, Boubrik a rappelé que le secteur est libéraliser, et que le rôle de son Autorité est de veiller au bon fonctionnement de l’activité, à la préservation des risques et à l'amélioration des prestations offertes à la clientèle.
Il indique que la tendance mondiale est à la réduction, voire la disparition des commissions dans les services financiers, à cause ou grâce au digital. Il appelle ainsi les professionnels à embrasser ce virage pour ne pas se retrouver sur la touche.
On a compris du discours de Hassan Boubrik que cette question doit être réglée entre les agents et les compagnies. Il se propose, cela dit, d'intervenir et de se placer en rassembleur dans le cas où il serait saisi officiellement par les associations d'agents.
Encourager les protocoles d'accord Intermédiaires-compagnies
Les agents de l'UMAC ont tenu deux réunions avec la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR), le 20 juin et le 31 juillet 2018. Elles ont abouti à la constitution de 3 commissions de travail UMAC-FMSAR, autour de la rémunération des intermédiaires d’assurances, la déontologie de la profession et la circulaire et les protocoles des arriérés signés par les intermédiaires. Sur ce dernier point, la circulaire général, qui sera publiée prochainement par l'ACAPS, prévoit d'autoriser les compagnies à ne pas provisionner les arriérés qui auront bénéficié de protocoles d'accords avec les agents. Seuls les arriérés non «protocolés» passeront en pertes. Ceci afin d’encourager les compagnies à chercher le compromis, surtout que la profession aura besoin de coussins financiers avec le projet de Solvabilité basée sur les risques (SBR), dont le premier pilier (quantitatif) est parachevé alors que le second, qualitatif, est quasiment terminé avec la profession.
Boubrik promet également que dans quelques mois, les états trimestriels produits par les intermédiaires seront désormais récupérés par l'ACAPS auprès des compagnies. L’idée est de libérer les agents et leur permettre d'aller sur d'autres fronts, commercial notamment.
Boubrik insiste enfin sur la formation et la recherche de nouveaux revenus pour compenser la tendance à la baisse des commissions qui semble inévitable avec le digital et l'apparition de purs player en ligne.