Dans l’analyse chartiste, les gaps font partie du grand héritage qui nous vient des cotations à la criée. Ils permettent de détecter des niveaux cruciaux sur un graphique boursier. Mais mal ou sur interprétés, ils peuvent faire prendre de mauvaises décisions à l’utilisateur.
Un gap correspond à un trou de cotation entre l’extrémité d’une bougie (ou d’une barre) et l’extrémité opposée de la bougie (ou la barre) suivante. Souvent, ils montrent qu’un courant (acheteur ou vendeur) a pris le pas sur la partie adverse. Mais dans plusieurs autres cas, ils correspondent à de simples trous de liquidité et ne fournissent donc aucune information sur les forces en présence. On appelle ces derniers, les gaps communs.
Les gaps communs se produisent sur des actifs momentanément sans tendance (en Trading Range). Les traders ne sont pas concentrés sur ces actifs qui «somnolent». Résultat : les carnets d’ordres sont vides et il suffit d’un ordre au marché à l’ouverture de la séance pour provoquer ce type de gaps. Lorsque l’utilisateur analyse un graphique, il doit s’assurer que les gaps observés ne sont pas des gaps communs. Il perdrait du temps à les analyser.
Les gaps de rupture sont sans doute les gaps les plus importants. Ils signifient le démarrage d’une impulsion. On les retrouve à la sortie d’une figure chartiste (haussière ou baissière) ou à la cassure d’un support ou d’une résistance solide.
Les gaps de continuation se produisent eux à l’intérieur d’une tendance déjà établie. C’est peut-être le seul gap permettant d’identifier des cibles puisqu’il se produit autour de 50% de la totalité du mouvement*. On peut donc l’utiliser pour fixer des cibles théoriques.
Les gaps d’essoufflement se produisent, pour leur part, à la fin d’un mouvement comme leur nom l’indique. L’actif analysé a cassé plusieurs résistances (dans le cas haussier) ou plusieurs supports, alors que le consensus haussier ou baissier est bien établi, un nouveau GAP se produit sur volumes. Si deux autres gaps précédent ce dernier, on peut automatiquement le qualifier de gap d’essoufflement. La tendance va s’arrêter.
Une (ou plusieurs) bougies isolées par un gap à l’entrée et un gap à la sortie sont appelées îlot de renversement. Le bas de cette zone constitue un niveau chartiste important.
Est-ce que les gaps sont comblés ?
Les gaps communs n’étant pas pertinents, leur comblement reste aléatoire et ne donne pas d’informations cruciales.
En revanche, le comblement d’un gap de rupture n’est pas toujours observé dans l’immédiat. Et contrairement à une croyance populaire, un gap de rupture non comblé est un signal fort sur la robustesse d’une tendance et non une fragilisation de la base du mouvement.
Le gap d’essoufflement sera lui aussi vite comblé, à l’image du gap commun.
Les gaps de continuation peuvent être comblés partiellement ou totalement mais pas immédiatement*. Comme pour le gap de rupture, un gap de continuation non comblé ou pas totalement est un signal de force.
*Références :
-L'analyse technique : Théories et méthodes.
-Le chartisme : Méthodes et stratégies pour gagner en Bourse.